Toute une marrée humaine a rallié les rues et ruelles de la capitale de Burkina-Faso dans la journée du samedi 12 janvier 2019, pour exprimer leur ras-le-bol et réclamer «vérité et justice ». Ce, après les violences ethniques contre la communauté peulh qui ont fait 49 morts le 1er janvier dans la ville de Yirgou (nord).
À l’appel du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation (CISC), des milliers de personnes se sont rassemblées sur la place de la Nation le samedi dernier avant d’arpenter les artères de Ouagadougou, la capitale, ainsi que d’autres villes du pays. Ces manifestant aux divers slogans tels : « Devoir de justice pour Yirgou », « Droit de vivre pour tous au Faso », « Touche pas à notre vivre-ensemble », « Non aux violences communautaires », ont dénoncé avec la dernière rigueur l’assassinat de plusieurs personnes lors des violences ethniques.
« Le terrorisme n’a pas d’ethnie ni de nationalité », a déclaré le Dr Daouda Diallo,le porte-parole du CISC cité par Jeune Afrique, appelant à « éviter le délit de faciès ». « Il est temps de crever l’abcès afin d’épargner notre pays une guerre civile qui couve »,a-t-il ajouté.
« Nous exigeons une enquête pour comprendre pourquoi 72 heures après le début du massacre, alors que tout le monde était informé, aucune action n’avait été posée pour stopper le massacre », a déclaré Me Ambroise Farama, l’avocat du collectif. « Le CISC exige vérité et justice pour les victimes du double drame de Yirgou, les victimes des attaques terroristes et les victimes de toutes les formes de stigmatisation », a martelé le Dr Daouda Diallo.
Selon l’information rapportée par Jeune Afrique : « Dans la nuit du Nouvel An, des hommes armés, soupçonnés d’être des jihadistes, ont attaqué le village de Yirgou, dans la commune de Barsalogho (centre-nord), tuant sept personnes de la communauté mossi, majoritaire au Burkina, dont le chef de village, avant de prendre la fuite. Dans la foulée, des villageois s’en sont pris à des membres de la communauté peule dans différentes localités de la région. Le président Roch Marc Christian Kaboré s’était rendu sur place pour apaiser les tensions. Le bilan officiel, de 49 morts, serait de plus de 70 victimes, selon des sources peules ».
Pour rappel, le Nord du Burkina-Faso est devenu depuis quelques années le théâtre des attaques djihadistes faisant plusieurs morts et d’énormes dégâts matériels. De même, à l’instar du Mali, le Niger voire le Nigeria, les conflits entre communautés agricoles et Peuls, traditionnellement éleveurs, sont souvent enregistrés.
Source: beninwebtv