L’inquiétude est grande au sein des organisations d’aide aux déplacés. Car leur nombre n’arrête pas de grimper. Quasiment 10% de la population au Faso est aujourd’hui déplacée, 80% de ces personnes ont moins de 18 ans. Et les promesses d’aides financières prévues en 2021 sont loin d’être atteintes. Celles de 2022 pourraient être réduites en raison de la guerre en Ukraine.
« Burkina, Mali, Niger, il y avait eu des promesses à la hauteur de 1,7 milliard de dollars et on est bien en deçà, pointe Marine Olivesi, porte-parole du Conseil norvégien pour les réfugiés au Burkina Faso. Il manque en gros un milliard de dollars, avec la crainte aussi que la crise en Ukraine ne désengage un peu plus encore les bailleurs de fonds. »
Au sein de Médecins du monde, même inquiétude. Certains donateurs ont informé l’organisation que les aides pourraient être réduite de 70% en raison du conflit en Ukraine.
Safia Torche dirige l’organisation au Burkina Faso. « C’est une réelle inquiétude. On a peur que les fonds soient déviés vers l’Ukraine. Les besoins augmentent de façon exponentielle depuis le début de l’année, et il est indispensable que les financements suivent cette évolution dramatique dans le pays. »
L’antenne burkinabè de l’organisation Action contre la faim craint une hausse des prix des céréales, l’Ukraine et la Russie étant d’importants exportateurs vers l’Afrique de l’Ouest, alors que près de 3 millions de Burkinabè sont déjà confrontés à l’insécurité alimentaire.
Le constat que nous faisons dans ce communiqué, c’est surtout celui de promesses de financement qui ne sont pas atteints. Ça se traduit par le fait que certains secteurs de la réponse humanitaire sont extrêmement sous-financés.
Source: RFI