Paris (AFP) – Une saison ratée et puis s’en va: arrivé en légende au Paris SG l’été dernier, Gianluigi Buffon n’aura passé que douze mois sous le maillot parisien, un échec symbolisé par son match raté contre Manchester United en Ligue des champions.
“Allez Paris! Merci et bonne chance pour tout!”. C’est par ces mots que Gianluigi Buffon, champion du monde avec l’Italie en 2006, a pris congés des supporters du PSG, cité dans un communiqué du club tombé peu avant 18h00.
Sur les réseaux sociaux, le portier au sourire charmant et à l’aura mondiale a posté un message en italien et en français, citant notamment l’écrivain américain Ernest Hemingway: “Il n’y a que deux endroits au monde où l’on puisse vivre heureux: chez soi et à Paris”.
Le passage de Buffon du côté du Parc des Princes restera toutefois un échec sportif absolu, pour ce qui était la première expérience à l’étranger du gardien, longtemps considéré comme le meilleur au monde, après avoir passé six saisons à Parme (1995-2001) puis 17 saisons à la Juventus Turin (2001-2018).
– Match raté –
Avec son expérience des grands matches (trois finales de la Ligue des champions perdues, une finale de Coupe du monde remportée et de l’Euro perdue), le gardien de 41 ans était censé apporter de la sérénité au PSG, sur un poste qui a fait défaut aux Parisiens les saisons précédentes.
Mais son match raté contre Manchester United en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions, résumera son année compliquée à Paris: c’est lui qui a mal apprécié le tir de Marcus Rashford, son erreur offrant le but à Romelu Lukaku pour relancer les Mancuniens, qui infligeront une deuxième humiliante remontada aux Parisiens en l’espace de 24 mois.
A son immense palmarès conquis au fil des saisons en Italie -9 titres de champion avec la Juve, 4 Coupes d’Italie avec la Juve et une avec Parme, 1 Coupe de l’UEFA, 1 Coupe du monde en 2006- Buffon aura ajouté un titre de champion de France et un anecdotique Trophée des champions.
Un peu mince face aux espoirs de sacre continental qu’avait fait naître son arrivée en grande pompe dans la capitale française peu avant le début de la Coupe du monde, où Buffon était l’un des grands absents.
– L’échec de la rotation –
Avec pour concurrent direct le Français Alphonse Areola (26 ans), tout frais champion du monde avec les Bleus en Russie à l’été 2018, “Gigi” a fait les frais du choix de l’entraîneur du PSG, Thomas Tuchel, de ne pas établir de hiérarchie, sur un poste, gardien de but, où une telle rotation est rare.
Les deux hommes avaient affiché en cours de saison leur complicité, participant notamment à une conférence de presse commune avant un match à Lyon en février. Mais Tuchel s’est rendu à l’évidence, conscient que la situation ne pouvait plus durer, et avait annoncé le 10 mai la fin de cette rotation.
“C’était une possibilité avec les deux mais ce n’est pas possible de continuer comme ça, car c’est un poste très spécial où il faut avoir confiance, des automatismes. Ce n’est pas possible de changer tous les deux ou trois matches”, avait expliqué l’entraîneur à la veille d’un déplacement à Angers pour l’antépénultième journée de Ligue 1.
Il ne restait plus qu’à savoir qui d’Areola ou de Buffon allait s’imposer. Le portier des Bleus avait pris les devants en prolongeant dès décembre son bail au Camp des loges jusqu’en 2023, quand celui de Buffon s’arrêtera au 30 juin, malgré une proposition de prolongation, à en croire le message posté par l’Italien sur son compte Instagram: “Le Paris Saint-Germain m’a proposé de renouveler mon contrat mais je ne me suis pas senti d’accepter”.
Au final, Buffon aura donc joué 25 matches, toutes compétitions confondues avec le PSG (17 en Ligue 1, 5 en Ligue des champions, 2 en Coupe et 1 en Trophée des champions), le dernier en date au stade Delaune à Reims pour une triste défaite 3 à 1, le 24 mai.
Bien loin de sa légende.