Commanditée par Water Aid en partenariat avec l’ONG AMASBIF (Association Malienne pour la Sauvegarde du Bien Etre Familial) les résultats de l’étude sur l’analyse de la part du budget d’Etat accordé à l’assainissement a été présenté ce jeudi 25 Mars 2021 devant un parterre de journaliste.
Cette étude visait à contribuer à influencer les décideurs pour un meilleur financement de l’Assainissement sur la base des données budgétaires.
Il ressort de l’analyse des résultats de cette étude qu’au plan national il y’a une insuffisance des financements alloués par l’Etat au sous-secteur de l’assainissement. Le montant total du budget sur la période n’a connu qu’une légèrement augmentation passant de 8,64 milliards de FCFA en 2017 à 8,74 milliards FCFA en 2019 (Soit une progression de 1,7%)
Les dépenses au niveau central sur la même période représentaient plus de 62% du budget alloué par l’état au sous-secteur contre 37,5% aux ouvrages d’assainissement solide et liquide. Ceci montre que la majorité des financements de l’état va au niveau de l’appui institutionnel.
Les conclusions de l’étude montrent également qu’au niveau régional et local, il y’a une disparité criarde entre les régions.
Bamako à lui seul représente plus de 26% des dépenses d’assainissement, et les autres régions représentent moins de 12% sur la période de l’étude ( 2017 – 2019)
Pour ce qui concerne la commune VI circonscription de mise en œuvre du projet les conclusions de l’étude montrent qu’il y’a un taux d’exécution du budget alloué à l’assainissement à plus de 240% (à travers les comptes administratifs). Si on compare les prévisions du PDSEC et l’exécution budgétaire du compte administratifs, le taux d’exécution est de 94% (certainement dû à une sous-estimation des investissements lors de la phase de programmation du PSA et du PDSEC) Les objectifs du SWA sont loin d’être atteints : Sur une cible de 0 ,2% du PIB nous ne sommes qu’à 0,05% consacré à l’assainissement.
Pour la présidente de l’ONG AMASBIF (Association Malienne pour la Sauvegarde du Bien Etre Familial) Mme Barry Aminata Touré, l’assainissement est le parent pauvre des politiques de développement. « Il s’agit pour nous à travers cette étude de voir comment apporter un changement dans le secteur de l’assainissement », a-t-elle soutenu avant d’appeler les plus hautes autorités du pays à accorder un budget conséquent à l’assainissement.
Au nom de Water Aid Mamadou Keita a salué le partenariat avec l’ONG AMASBIF
« Les résultats de cette études vont servir water Aid pour mener les activités futures de plaidoyer, pour un changement vis à vis de la question relative au financement de l’assainissement par l’état », a-t-il dit.
Mahamane M’BARAKOU consultant en Suivi Evaluation et en Environnement a formulé quelques recommandations :
Au Niveau Local : Application de l’Arrêté interministériel Numéro 2020/2475/ MEF-MATD-SG du 25 Septembre 2020 fixant la nomenclature budgétaire des collectivités territoriales ; Renforcer les élus locaux et les acteurs en planification budgétaire ; Faire la mise à jour des couts unitaires des ouvrages d’assainissement.
Au Niveau National : Renforcer les capacités des services techniques de l’assainissement en planification et Suivi des projets programme ; Multiplier les campagnes de plaidoyer auprès des groupes partenaire Wash de l’assemblée Nationale ; Mobiliser les Ministres de l’Assainissement et celui des Finances afin de les amener à augmenter la part de l’assainissement dans le budget national.
Mohamed Kanouté
Source : Mali24
