Depuis son arrivée à l’Élysée, la Première dame a, à sa disposition, un directeur de cabinet et un chef de cabinet, tous deux aidés de deux secrétaires, notamment en charge de la préparation de ses rendez-vous et déplacements. Une petite équipe à ses côtés au quotidien, et dont la masse salariale est estimée à 278 750 euros par an.
À cela s’ajoute également les six bureaux dont elle dispose à l’Élysée, une équipe de protection composée de plusieurs membres du Groupe de sécurité de la Présidence de la République (GSPR), ainsi que deux véhicules présidentiels.
Bien qu’aucun budget de représentation ne lui soit attribué, Brigitte Macron bénéficie tout de même des services de la coiffeuse-maquilleuse de la Présidence. Côté courrier, sept agents étaient chargés de répondre aux 13 000 lettres qu’elle a reçues de mai à décembre 2017. De quoi faire basculer le budget annuel au-dessus de la barre des 280 000 euros.
Brigitte Macron insultée par des gilets jaunes
Emmanuel Macron et son épouse sont en visite en Belgique aujourd’hui. Ce week-end, Brigitte Macron a de nouveau fait l’objet d’insultes de la part de “gilets jaunes”. Analyse.
La stigmatisation de Brigitte Macron n’en finit pas. Ce week-end, à nouveau, des “gilets jaunes ” se sont laissés aller à l’insulte aux cris de “Macron baise ta vieille, pas les français !” ou encore “Macron va voir ta guenon, arrête de nous pomper !” Laure Rosier, linguiste à l’ULB et auteure du livre “De l’insulte faite aux femmes” a analysé le même phénomène continuellement durant la campagne présidentielle. Elle livre son décryptage.
1. Un “ classique ”
Attaquer l’épouse d’un président “est un classique depuis la médiatisation des Premières dames. Même envers Mélania Trump, la parole sxiste se libère”. Mélania Trump est ainsi attaquée pour son décolleté ou ses faux pas dans sa manière de s’habiller. “C’est tellement facile de tomber dans la critique des femmes avec des stéréotypes usés jusqu’à la corde. Dans le cas de Brigitte Macron, parce que c’est une femme, la différence d’âge est stigmatisée de surcroît ”, explique Laure Rosier.
2. Une langue sexiste
La notion d’homme public n’est jamais celle d’un gigolo. C’est un argument positif tandis que celui de femme publique a une connotation négative. Femme publique est ainsi synonyme de prostituée. “Et puisqu’elle est publique, on peut l’attaquer sur tout. Elle est disponible pour être moquée, insultée, harcelée. La langue fait fréquemment des traitements différenciés sur base du genre”, relève Laure Rosier. Entre entraîneur et entraîneuse, on a ainsi la même notion déséquilibrée.
3. Un reflet de la société
“C’est un reflet de la société qui continue d’être sxiste. Ce n’est pas parce qu’il y a eu le mouvement #Meetoo et une parole plus affirmée de la part des femmes que la société ne continue pas d’être sxiste”, signale encore Laure Rosier. Dans les insultes faites aux femmes, il est typique d’avoir une assimilation à un animal. C’est une grue, une dinde, un thon, une morue. Dans le cas de Brigitte Macron, elle est comparée à une guenon. Christiane Taubira, l’ancienne garde des sceaux française, a fait la même expérience.
Pour cette dernière c’était doublement stigmatisant : à la fois sxiste et raciste. Par ailleurs, “ dans les deux insultes proférées ici par des manifestants ce week-end, il y a une allusion directe à la sxualité. Une femme plus âgée qui peut satisfaire un homme plus jeune, c’est suspect. Cela ne correspond pas aux normes sociales. ”
Source : Mag Street