G5 Sahel, « l’heure est extrêmement grave »
Membre fondateur du G5 Sahel, le Mali a décidé, le 15 mai, de se retirer de l’organisation pour violation de ses textes notamment la non tenue à Bamako de la 8e Conférence des Chefs des Etats devant consacrer la présidence tournante du Mali. En tant que président en exercice du 5G Sahel, Mahamat Idriss Deby Itno du Tchad qui devait passer le témoin à son homologue Assimi Goïta a dit apprendre avec une vive préoccupation cette décision du Mali. Néanmoins, il a indiqué prendre en compte les raisons avancées par le Mali pour justifier sa décision « lourde de conséquences pour l’ensemble du G5 Sahel ». Par ailleurs, le Chef de l’Etat du Tchad a déclaré s’engager à mettre tout en œuvre pour préserver l’unité et la cohésion du G5 Sahel qu’il estime être un instrument de coopération irremplaçable face aux défis de développement et de sécurité. C’est ainsi que celui, qui semble endosser la responsabilité de cette dislocation du G5 Sahel, a exhorté les autorités maliennes à reconsidérer leur position. Pour montrer sa bonne foi et calmer les ardeurs des Maliens, il a aussi affirmé que des efforts sont en cours pour la tenue de la Conférence des Chefs d’Etat. « L’heure est extrêmement grave pour laisser le G5 Sahel se disloquer », s’est-il alarmé.
Le Drain et Parly emportés par la crise malienne ?
Emmanuel Macron réélu Président de la France a nommé Mme Élisabeth Borne comme Première ministre le 16 mai. Dans la composition de son gouvernement, Mme Borne a zappé deux tonitruantes figures de la crise malienne. Il s’agit de Jean Yves Le Drian et de Florence Parly qui n’ont pas été reconduits dans la nouvelle équipe gouvernementale. Dans cette éviction du désormais ancien ministre des Affaires étrangères et celle des Armées, beaucoup d’observateurs voient la sanction d’une mauvaise gestion de la crise malienne. L’on se rappelle que, dans une escalade continue de violence verbale, Le Drian et Parly se sont livrés, à plusieurs reprises, à une passe d’arme avec le gouvernement du Mali qui est resté, toujours, droit dans ses bottes à chaque menace française.
Du blé, du carburant et des locomotives russes bientôt au Mali ?
Désormais partenaire privilégié du Mali, une forte délégation malienne était en Russie la semaine passée. Conduite par Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, la partie malienne a eu des échanges avec les responsables de plusieurs départements ministériels russes. Au menu des échanges, les sujets relatifs au transport ferroviaire, à l’approvisionnement en céréales, notamment le blé qui connait une sérieuse pénurie, ainsi qu’en hydrocarbure ont été largement évoqués.
Selon le gouvernement du Mali, dans le cadre de la relance du trafic ferroviaire, la délégation ministérielle du Mali à Moscou est entrée dans la phase active avec la société russe Trading House STM qu’elle a rencontrée en présence du ministre malien des Finances. A en croire la même source, après des échanges sur les aspects techniques, les deux parties étaient censées procéder à la signature d’un mémorandum d’entente le vendredi avant d’entamer les travaux dans une dizaine de jours.
A titre de rappel, la société russe Holding, qui appartient à Sinara – Transport Machines (STM), est un important fabricant et fournisseur de matériel roulant et d’équipements ferroviaires, y compris des locomotives diesel et électriques, des unités multiples électriques, des wagons de fret et des machines de voie pour la construction, la réparation et rénovation et la maintenance de la voie ferrée.