Dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 novembre dernier, Mamadou Diarra avait enfourché sa moto Djakarta pour aller rendre visite à sa copine à Magnambougou Faso Kanu. Pendant que les deux tourtereaux causaient à bâton rompu à la porte, arrivent aux environs de 23h, deux jeunes cagoulés qui se transportent à califourchon sur une Djakarta. Celui qui était assis à l’arrière descend et marche droit sur le couple. Il sort un pistolet de fabrication artisanale qu’il pointe vers eux et intime l’ordre à Mamadou de lui remettre les clés de sa moto sans faire de bruit afin d’éviter tout bain de sang.
Celui-ci, pour ne pas mettre sa vie et celle de sa copine en danger, s’exécuta sur le champ. Le mec prit possession de l’engin et l’enfourcha. Les deux braqueurs, chacun sur sa moto prirent la tangente en choisissant des directions opposées. Aussitôt Mamadou s’écria de toutes ses forces au voleur pour alerter la clameur publique. Des justiciers bénévoles sortirent de tous les côtés pour se lancer à leur poursuite. Celui qui s’est emparé de la moto de Mamadou a réussi à s’éclipser, mais son second a été rattrapé puis passé à tabac. Dès cet instant, une bonne volonté avertit le commissariat de police du 7è Arrondissement du lynchage probable d’un braqueur à Magnambougou Faso Kanu.
Immédiatement, l’inspecteur de permanence envoie sur les lieux, une équipe d’intervention qui réussit à exfiltrer de justesse le braqueur des griffes de la foule. Il est conduit au commissariat et mis à la disposition du Chef de la Brigade de recherches, l’inspecteur de police Moussa Singaré. Celui-ci l’interrogea sur son identité. Le voyou dit s’appeler Mamadou Touré alias Façon, âgé de 18 ans, fils de Arouna et de Mamou Touré, bijoutier domicilié à Badalabougou.
Interrogé sur les faits reprochés, il ne pouvait que plaider coupable vu la flagrance du délit. Ensuite, il dénonça son complice, un autre Mamadou, domicilié dans le même quartier. L’Inspecteur Singaré attendit le lendemain pour faire une descente chez ce dernier. Vers 6h du matin, il constitua son équipe de choc composée de son adjoint l’inspecteur de police Bakary Tibina Sanogo, l’adjudant chef Bassidiki Touré dit le Diable Rouge, les sergents Diby Dembélé, Djénéba Haïdara et Ibrahim Diawara dit Kounkolokoro pour l’appréhender. A la vue des policiers, le malfrat a voulu prendre ses jambes au cou, mais il sera vite rattrapé par les agents bien entrainés. Interrogé sur la cachette de la moto, il affirme qu’il l’a donnée la même nuit au troisième membre du gang domicilié à Kalaban Coro plateau. Sans plus tarder, les policiers l’embarquèrent et convergèrent vers le quartier cité. Arrivés à destination, ils découvrirent le suspect en possession de la Djakarta volée et l’appréhendèrent à son tour. C’est ainsi que les deux compères et la Djakarta sont ramenés au commissariat.
Interrogés sur leur identité, le premier et co-braqueur de Mamadou Diarra dit qu’il se nomme Mamadou Niangadou, alias Ly, chef du gang, âgé de 18 ans, fils de Amadou et de Ouley Sy, tailleur domicilié à Badalabougou. Le second dit s’appeler Seydou Samaké alias Apé, âgé de 23 ans, fils de Bourama et de feue Mariam Traoré, élève domicilié à Kalaban Coro plateau. Ils ont tous deux reconnu les faits reprochés et affirment que sur instigation de Mamadou Touré, ils ont monté un gang de trois malfaiteurs pour braquer les motocyclistes, les déposséder de leurs engins et liquider le butin sur le marché noir par l’intermédiaire d’un receleur.
Une perquisition de leur domicile a permis aux policiers de saisir : 1 pistolet de fabrication artisanale, 2 coupe-coupe et une cagoule. La bande étant démantelée, il ne restait plus au Chef BR que de restituer la moto à son propriétaire et de mettre les trois délinquants à la disposition du Procureur de la Commune 6. Le Commissaire divisionnaire de police Boubacar Sidibé peut être fier de ses agents qui s’illustrent jour après jour. Quant à l’inspecteur du Méguetan Moussa Singaré, il demande encore plus de collaboration de la population et l’invite à abandonner ses mauvaises habitudes de lynchage et de l’application de l’article 320, tout en faisant confiance aux forces de l’ordre. Si le premier braqueur Mamadou Touré avait été tué, les autres seraient-ils appréhendés ? Et Mamadou aurait-il pu récupérer sa Djakarta ? A méditer.
Source: Autre presse