Dans la nuit du mardi 16 au mercredi 17 juin, un braquage a eu lieu à Kalabancoro-Adékène. Cette opération cruelle de quatre individus armés a concerné deux boutiques qui se trouvent en face de la cour des sapeurs-pompiers, sise au golf, un quartier de la rive droite de Bamako. Les actes se sont soldés par la mort d’une personne et la blessure de deux autres.
Le problème de l’insécurité devient de plus en plus préoccupant au Mali. Jadis, si la ville de Bamako connaissait peu de braquages, tel n’est plus le cas. Ils sont devenus récurrents de nos jours. Cela, pour la simple raison qu’à partir du nord, l’insécurité s’est métastasée sur toute l’étendue du territoire. Par conséquent, des morts d’hommes dus aux braquages, aux actes des coupeurs de route et aux bandits armés sont devenus le quotidien des paisibles citoyens.
Dans la nuit du mardi 16 au mercredi 17 juin 2020, un braquage de boutique a eu lieu au quartier Kalabancoro-Adékène. Faisant face au rond-point du golf, les deux boutiques braquées se nomment « boutique “’Rose”’ et boutique des Touaregs », à quelques mètres de la cour de la protection civile.
Selon les allégations d’IbaCissé, propriétaire de la boutique « ’Rose »’, le braquage a eu lieu aux environs de quatre heures du matin. « À cette heure, raconte-t-il, quatre individus faisant semblant de passer sont venus sur deux motos Diakarta. Arriver devant la boutique des Touaregs, ils se sont arrêtés pour demander au boutiquier de leur vendre une cigarette. Le temps que le boutiquier leur remette la cigarette, ils ont fait sortir les armes, demandant à tous ceux qui étaient assis devant ladite boutique d’entrer dans la boutique et de se mettre à terre ». Ainsi, témoigne Iba, les braqueurs ont pris toute la somme d’argent qui se trouvait dans le coffre de la boutique. Sur les quatre, deux braqueurs s’occupaient des boutiquiers et deux autres coupaient la route, explique la victime Cissé.
Comme les deux boutiques se font face, après celle des Touaregs, les braqueurs se sont dirigés vers la boutique « ’Rose »’, celle appartenant à IbaCissé. Là, il y avait quatre jeunes : SeybouCissé, Mohamed Koné dit ivoirien, Bouba Cissé et Baba Haidara. Seybou Cissé, un frère à Iba Cissé et Ivoirien s’apprêtaient pour aller dormir. Boubou Cissé et Baba Haidara qui veillaient sur la boutique ont pris la fuite dès qu’ils ont vu que les braqueurs se dirigeaient vers eux avec des armes. « En faisant des injures grossières, les braqueurs juraient de tirer sur tous ceux qui bougent. Ils ont fait plus de dix tirs qui ont réveillé tout le quartier », nous confie Iba, précisant que Bouba et Baba qui étaient poursuivis par les braqueurs ont pu se cacher dans un endroit.
Quant à Seybou et l’Ivoirien qui dormaient, ils ont tiré sur eux, les blessant à leurs jambes. C’est ainsi que Seybou leur remet 250 000 f. malgré tout, les braqueurs se sont emparés de tout ce qui se trouvait dans le coffre. Lors des tirs, ajoute Iba, les balles ont trouvé la tête d’un jeune vendeur d’essence appelé Djéliba. Alors que les braqueurs prenaient tout l’endroit en otage, les policiers du 11e Arrondissement qui patrouillaient dans la zone les ont trouvés sur place. Le pire témoigne la victime IbaCissé, c’est que les policiers ont aussi pris la fuite. Ce dernier regrette que les agents de la protection civile aient également refusé de sortir en fermant toutes les portes.
« C’est quand les braqueurs sont partis que les policiers sont revenus. Les gens ont pris des cailloux pour les chasser », a-t-il martelé, citant les armes que détenaient les braqueurs : kalachnikov et pistolet. Des témoignages soutiennent que c’étaient des tireurs d’élite. Pour l’heure, Seybou et l’Ivoirien sont hospitalisés. Le vendeur d’essence est malheureusement décédé. Les braqueurs courent toujours dans la nature.
Mamadou Diarra