Impliqué dans le recrutement du nouveau sélectionneur des Aigles du Mali, Boukary Sidibé, le premier vice-président de la Fédération malienne de football explique en détail les étapes aboutissant au choix du Franco-polonais, Henri Kasperczak. Pour lui, la Femafoot a fait un choix judicieux.
Vous venez de recruter le Franco-polonais Henry Kasperczak à la tête des Aigles du Mali. Peut-on savoir comment se sont passées les négociations ?
Avant d’arriver à la négociation finale, il y a eu des étapes entamées par le bureau sortant. L’ancienne équipe avait lancé un appel à candidature. Sur la short-liste, plusieurs prétendants se sont manifestés. A notre arrivée aux affaires, on a estimé qu’il fallait élargir cette short-liste à d’autres entraîneurs disponibles sur le marché. C’est dans ce cadre là que sont apparus les noms de trois Français : Jacques Santini, Claude Le Roy et Corantin Martins. Nous sommes rentrés en négociations individuelles avec eux. Notre préférence était Jacques Santini, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France, compte tenu de son parcours. Si le Mali l’avait eu ce sera une bonne chose. On a engagé de négociations avancées avec lui, mais au finish, il nous a fait savoir que pour des raisons propres à lui, il ne peut donner de suite au Mali. Donc il fallait revoir cette fameuse liste d’entraîneurs. Lors de la dernière réunion du bureau fédéral, on a décidé à rencontrer Henri Kasperczak et Jean Fernandez qui venait d’être débarqué de Montpellier. A l’heure de faire le point entre les deux hommes, on a réalisé que Jean Fernadez a un long vécu de club avec 640 matches de première division française, mais il n’a jamais dirigé une sélection équipe africaine. Avec Henri, le fait d’accepter de revenir au Mali sera sa 5e expérience sur le continent africain en tant que sélectionneur. Notre objectif est la Coupe d’Afrique des Nations et éventuellement se qualifier à la Coupe du monde pour la première fois.
Le choix de Kasperczak va dans ce cadre pour avoir conduit la Tunisie en finale de la CAN 96 en Afrique du Sud et qualifié la même équipe à la Coupe du Monde France 98. Ensuite, on a senti que Jean Fernandez pour prendre les rênes de l’Olympique de Marseille. C’est ainsi que je suis entré personnellement en contact avec Henri Kaspersczak. J’ai échangé plusieurs fois de conversations téléphoniques, e-mail pendant qu’il était en Pologne avant de convenir de se rencontrer à Saint-Etienne. On a mis deux jours à profit pour peaufiner cette rencontre. Cela a coïncidé avec l’inauguration du Musée de Saint-Etienne. Circonstance attenuante, Henri fut entraîneur dans cette ville. Mais toujours est-il important de savoir que c’était avec l’aval de l’actuel bureau fédéral.
Avez-vous discuté en réunion de la dernière short-liste Jean Fernandez-Henri Kasperczak au Comité Exécutif ?
C’est lors de la dernière réunion du bureau fédéral que nous avons retenu cette short-liste. Jean Fernandez nous avait fait savoir qu’il n’était plus intéréssé de venir au Mali. Et il ne restait plus qu’un seul nom : Henri Kasperczak. Il a trouvé le challege intéressant. Vous savez que le Mali est un pays qui attire. Tous les grands entraîneurs souhaiteraient avoir une équipe comme la nôtre. Même Claude Le Roy a voulu prendre les Aigles du Mali avant d’accepter l’aventure congolaise.
Pensez-vous que vous avez fait un bon ou un mauvais choix ?
Quand on a la charge de quelque chose qui concerne toute une nation, on est obligé de regarder au-dela de nos convictions personnelles et de nos sentiments. En football, les vécus sont là, les faits parlent d’eux-même. Henri Kaspersczak a été un grand footballeur. Je ne connais pas beaucoup d’entraîneurs qui possèdent un CV comme le sien. Très sincèrement pour le Mali, j’estime qu’on a fait les deux.
Par Baba Cissouma
Macth