Si dans son rapport annuel 2013, le Vérificateur général a noté des irrégularités financières totalisant la somme de 80 milliards F CFA, 72 milliards F CFA en 2014 et 70 milliards F CFA en 2015, l’on peut se réjouir de la baisse du taux de la mauvaise gouvernance au Mali sous le président Ibrahim Boubacar Kéita
Même si le début de son magistère, en 2013, a été difficile, il n’en demeure pas moins que le président IBK fait des efforts pour freiner la déperdition des ressources financières de l’Etat. C’est dans ce sens que le chef de l’Etat a décrété l’année 2014, l’année de la lutte contre la corruption et pour la promotion de la bonne gouvernance. Même si certains membres du gouvernement ont été cité dans des affaires de mauvaise gestion des deniers publics, IBK a tapé du poing sur la table pour redresser la barre. Ce fut le cas avec le FMI après les affaires de l’achat de l’avion présidentiel, du contrat des équipements militaires.
Le chef de l’Etat avait dès son arrivée aux affaires instruit à la justice de transférer près de 200 dossiers à la justice pour que les éventuels fossoyeurs de l’Economie nationale répondent de leurs actes. Mais, la justice, jalouse de son indépendance, n’a quasiment pas donné de suite punitive à ces attentes.
Participant, en juillet 2016, à Nairobi, à un atelier régional sur la bonne gouvernance et les élections, le président de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali, Ibrahima Sangho avait déclaré que des efforts restent à faire en matière de bonne gouvernance au Mali, en terme de volonté politique. Sauf qu’il avait oublié que la volonté politique n’est efficace que lorsque tout l’appareil d’Etat, notamment la magistrature se mobilise pour la cause. Ce qui n’a pas empêché IBK de réaffirmer son soutien sans faille aux structures de contrôle et de vérification de la bonne gouvernance. Il a ainsi rassuré le Vérificateur général sur sa solidarité à le voir débusquer tous les gestionnaires indélicats des fonds publics. « Nul ne sera au-dessus de la loi et personne ne pourra jouir de l’impunité », martelait-il dans sa prise de fonction en septembre 2013.
La suite est connue. IBK a ordonné l’accélération du processus de création de l’Office de lutte contre l’enrichissement illicite. Et cette structure empêchent aujourd’hui plusieurs hauts cadres de dormir tranquille sans rendre gorge.
Ce sont tous ces efforts qui permettent de noter que les chiffres des « irrégularités financières » découlant des rapports du Vérificateur général sont nettement en baisse de 2013 à aujourd’hui. 80 milliards F CFA pour 18 vérifications en 2013, 72 milliards F CFA pour 16 vérifications en 2014 et pour le rapport annuel 2015, 70 milliards F CFA pour 16 vérifications.
Et, pour ce dernier rapport, le chef de l’Etat a encore ordonné que les dossiers susceptibles de constituer des infractions soient directement transmis à la justice, avant de féliciter le Vérificateur Général Amadou Ousmane Touré et tous ses collaborateurs.
A noter que ces irrégularités financières, selon les financiers, sont dues à de nombreux dysfonctionnements du fonctionnement administratif du pays. « Les rapports de vérification dont les synthèses alimentent ces rapports annuels ont relevé des insuffisances et faiblesses substantielles, multiformes et récurrentes, tant au niveau du contrôle interne que des opérations de la dépense publique, qui hypothèquent dangereusement la gestion des structures et organismes publics ». Ces rapports confirment une mauvaise gestion généralisée d’autant plus déplorable qu’elle devient endémique et prend des formes nouvelles de spoliation de l’Etat. D’où la nécessité d’un véritable sursaut national en vue de bâtir une gestion publique saine et capable d’aider à la relance économique », déclarait le patron du Bureau du Vérificateur général. Comme pour dire que pour de meilleurs résultats dans le domaine de la bonne gestion des deniers publics, le pays doit aller à des réformes en profondeur. C’est ce que défend l’ex-Premier ministre Modibo Sidibé parlant de refondation de l’Etat. « Il y a beaucoup de choses qui se disent dans la gouvernance, mais l’expérience nous a montré que la gouvernance manque d’échanges d’informations entre acteurs politiques et acteurs économiques. Il faudra une complicité entre élites du public et du privé, mais pas une complicité dans le dos du peuple, mais une complicité pour un développement harmonieux, stratégique et volontariste… »
Ce plaidoyer n’empêche pas de noter que le régime IBK fait des efforts sur le plan de la bonne gouvernance. Quand on sait qu‘en 2006, le manque à gagner pour l’Etat, noté dans le rapport du Végal s’élevait à 103 milliards de nos francs.