On ne peut pas abattre ensemble un lion et que l’un se camoufle en peau pour effrayer les autres, selon une sentence populaire bambara. Cela sied aujourd’hui aux rapports entre Ibrahim Boubacar Kéïta et ses alliés de l’époque, les anciens putschistes de Kati. En 2013, ceux-là, par leur présence aux affaires, ont pesé de tout leur poids pour influencer l’élection présidentielle en faveur du candidat IBK. Et cela en violation de la loi électorale mais aussi de tous les textes régissant la fonction militaire.
L’effigie d’IBK était perceptible avec l’ex chef de la junte jonchée même dans les casernes militaires. Notre passage aux camps de Koulikoro et Kati en pleine tempête des campagnes électorales présidentielles conforte cette thèse. De 2013 à nos jours, beaucoup d’eaux se sont coulés sous les ponts. Et Kati ne fait plus peur à Bamako.
La convocation du général Moussa Sinko Coulibaly au Camp I de Gendarmerie est une autre étape dans le refroidissement des relations entre le locataire de Koulouba et ses ex-soutiens. Le constat de l’écartement de l’ex-junte est palpable depuis la mise sous mandat de dépôt du capitaine bombardé général, Amadou Haya Sanogo.
Moussa Sinko Coulibaly, celui-là même qui a failli déclarer le candidat IBK vainqueur à l’issue du 1er tour du scrutin est en colère. Une colère qu’il déverse sur l’actuel régime comme un serpent verse sa veine sur une proie.
Ils savent tous, le secret qu’ils entretiennent dans leurs relations. Pour beaucoup d’observateurs, le pouvoir a commis l’irréparable et ne devrait s’éloigner de ses alliés d’hier. Concrétisé, le mécontentement a pris racine. Et surtout la frustration s’est généralisée et l’opinion dans sa frange majorité regrette du plébiscite de 2013. Une chose est sûre : le régime doit se donner les moyens d’inverser la tendance étrangement négative.
Certains observateurs notent le constat que ceux qui sont dans les liasses du pouvoir comparativement aux alliés d’hier qualifiés d’anciens putschistes, ils battent le pion aux arrivistes venus pour la circonstance par leur compétence.
La rédaction
Source: Le Témoin