Le Comité National pour le Salut du peuple (CNSP) déjoue les pronostics hâtifs. Contrairement aux conclusions, notamment de la France et ses alliés qui prédisaient une possible avancée djihadiste vers le sud avec la chute du pouvoir, les troupes maliennes tiennent bon et grignotent des territoires aux ennemis qui laissent des plumes dans leur diabolique entreprise de déstabilisation du pays.
A seulement une semaine de la rise de pouvoir l’armée, l’heure de la débandade a sonné dans les rangs des terroristes. Depuis près que dix ans, ils avaient réussi à affliger de lourdes pertes au sein de l’armée malienne. Au cours d’une vaste, opération disposant de toute sa puissance de feu (aérienne et terrestre), l’armée a réussi à déloger une dizaine de camps terroristes dans les régions de Sikasso et de Mopti. Les images relayées par nombreux médias laissaient imaginer l’âpreté des combats et le moral de nos hommes engagés. Le sol était jonché de cadavres, une centaine de morts parmi les djihadistes et beaucoup de matériels récupérés, d’après un premier bilan communiqué
Les hélicos frappent
L’armée était-elle flouée par son commandement ? Tout porte à croire que de réels soupçons subsistent autour de la question. Ou son ex-chef suprême le président Ibrahim Boubacar Keïta était-il un chaud partisan de la stratégie du chaos pour se maintenir se pouvoir au-delà de son mandat ?
De l’analyse du colonel-major Ismaël Wagué, porte-parole du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP)« le système se démantèle comme suite : le occidentaux (la France et les Etats-Unis) pensent nous coloniser. Cela avec l’aide de nos dirigeants pour qui nous avons voté ! Ce sont eux qui privilégient les intérêts de ceux à qui profite cette guerre. Facile à comprendre, depuis la chute du régime, l’armée ra repris des couleurs. Et multiplie des opérations de ratissage, aviation est venue en appui à des hommes déployés au sol. Résultat : destruction des camps djihadistes (Gourma et Douentza). Les moyens aériens (les hélicoptères) qui ont servi à appuyer ces attaques ont pas été loués mais achetés et garés et cloués au sol par nos généraux. Tout simplement pour les beaux yeux de monsieur Dupont, la France, qui n’avait pas donné son autorisation pour à leur entrée en activité contre les djihadistes sur notre propre sol. Maintenant que l’armée est au pouvoir, avec l’aide extérieure d’un partenaire qui fournit des images satellitaires, des retranchements djihadistes ont pu être détectés et détruits. Des faits que les télévisions françaises ne voudront jamais relayer. A tout prix, la France cherche à donner coup d’arrêt à ces opérations »
La supercherie découverte
Pendant son régime, des généraux bureaucrates sans amour réel du pays ont dépouillé les fonds de réarmement militaire avec la surfacturation à la clé. Procédant à des achats d’équipements militaires en dessous des normes de qualité, des plus hauts gradés de l’armée ont bien réussi à cacher tous leurs jeux durant tout ce temps. Plusieurs armes lourdes acquises étaient de mauvaise qualité et ne respectaient pas les normes de fabrique en la matière, de sources concordantes. Sur une livraison de dix armes lourdes de types 12.7, seulement trois pouvaient tenir une longue durée au combat sans se planter, autrement dit garder sa portée maximale. Le Mali s’est vu livré des tonnes d’armement ainsi floué avec la complicité de son plus haut commandement militaire. L’utilisation des fonds destinés à l’équipement militaire a fait couler des hectolitres de salive au sein de la société civile et dans les médias. Ainsi, des généraux avec l’aide de quelques entrepreneurs corrompus, en catimini se sont lancés dans une justification sur du faux avec l’achat des blindés non armés. En fait, un blindé est vendu avec son armement. Pour le cas du Mali, la hiérarchie militaire a fait croire sur documentation que ce fut le cas des blindés réceptionnés. Par la suite, ils ont été équipés des 12.7 destinés à être montés sur les véhicules pick-up. Après de rudes tentatives pour équiper ces blindés, des spécialistes de Kati en mécanique n’ont pas vu la supercherie. Finalement, une équipe de sous-officiers venue de la région de Ségou est parvenue à donner satisfaction aux attentes désespérées de la hiérarchie. Ainsi, ils ont implémenté l’expérience aux blindés non équipés.
Emerge trop de questions relatives au rôle joué par le service des renseignements militaires ? Qui a tout le temps été en incapacité de prévenir les attaques terroristes. Doit-on comprendre mieux maintenant qu’il il n’a rien vu ? Ou protégeait –il des intérêts de la France ? Pourquoi acheter et garer des avions, laissant mourir nos braves soldats ?
Un coin de voile se lève enfin après le coup d’Etat. Le pays était maintenu dans une guerre sans fin, nous faisant croire que nous sommes un Etat faible pour se servir et faire servir la France et ses alliés.
La France sachant que ses intérêts sont désormais menacés au Mali avec le CNSP au pouvoir souffle le chaud. Le cas typique du capitaine Thomas Sankara au Burkina-Faso résonne toujours dans les esprits. Aux militaires de converger avec toutes les forces vives de la nation pour faire bloc contre toutes velléités impérialistes sur notre territoire.
Ousmane Mariko
Source: L’Informateur