Le directeur général adjoint de l’Institut d’économie rurale (IER), Abdoulaye Hammadoun, a procédé, lundi au Centre régional de recherche agronomique de Sotuba (CRRA), au lancement du projet « Connecter les chaînes de valeur de la biodiversité agricole à l’adaptation au climat et à la nutrition : autonomisation des pauvres pour la gestion des risques ».
C’était en présence du directeur du CRRA, le Dr Harouna Yossi, du coordinateur national du Projet, le Dr Amadou Sidibé, de paysans venus des zones encadrées (Somo, Tominian, Finkolo, Koutiala), de représentants des partenaires techniques et financiers FIDA, Union européenne, UNICEF et de chercheurs.
L’alimentation en Afrique de l’ouest en général et au Mali en particulier, repose sur les céréales (mil, sorgho, riz, fonio) et les légumineuses (arachide et niébé). Celles-ci sont consommées sous diverses formes et l’excédent vendu sur les marchés. D’une manière générale, ces cultures regroupent plusieurs variétés locales et notre pays constitue un centre de diversité pour les mil/sorgho.
Au cours de la campagne agricole 2014-2015, il a été récolté 6.980.733 tonnes de céréales, toutes spéculations confondues. Malgré leur importance dans la nutrition, les ressources génétiques des mil, sorgho, riz, fonio et voandzou (tiganikourou en bamanankan) subissent une dégradation continue sous l’action conjuguée des aléas climatiques et des facteurs anthropiques, engendrant ainsi l’érosion génétique des variétés locales.
Depuis 2000, l’IER bénéficie de l’appui technique et financier de Biodiversity international et du FIDA pour la conservation, la gestion et l’utilisation durable des ressources phytogénétiques en milieu rural avec les communautés rurales des zones pré-désertiques et désertiques. Les résultats de ces différents appuis ont permis d’asseoir des approches participatives de conservation, gestion et utilisation en milieu paysan et de renforcer l’accès des producteurs aux semences de qualité.
Financé par le FIDA et l’Union européenne pour un montant de 1,5 milliard Fcfa pour une durée de 3 ans (2015-2017), ce projet va principalement renforcer les capacités des paysans, femmes et hommes et d’autres acteurs de la chaîne de valeur, incluant les communautés locales pour gérer les risques associés au changement climatique, le statut nutritionnel et le faible pouvoir économique. En plus du Mali, le projet intervient en Inde et au Guatemala.
La biodiversité agricole est essentielle pour les ménages ruraux plus spécifiquement pour les pauvres et les marginalisés. Les options de diversité permettent aux paysans de répondre à différentes situations et contextes. La résilience des communautés est ainsi liée à l’utilisation de cultures adaptées aux nouvelles manifestations de la pluviométrie et la voie par laquelle ces ressources sont utilisées efficacement pour générer des revenus et réaliser la sécurité alimentaire des ménages.
Plusieurs espèces céréalières négligées ou sous utilisées comme le mil, le fonio et le voandzou sont connues pour être tolérantes au stress hydrique. Elles détiennent une grande potentialité pour contribuer à la résilience, à la nutrition et aux autres besoins de la sécurité alimentaire des communautés si leur production est supportée et intégrée dans les chaînes de valeur.
Des attestations de reconnaissance ont été remises aux représentants des organisations paysannes qui ont perpétué les innovations enseignées, malgré le manque de financement.
M. COULIBALY
source : L Essor
