Le satisfecit du Ministre KÉLÉMA
Après avoir constaté de visu l’état des cultures, le ministre de l’Agriculture, Daniel Siméon KÉLÉMA, a livré ses impressions à la presse. Ainsi, le Ministre KELEMA s’est dit impressionné par ce qu’il a vu dans ces champs : « Nous sommes dans la région de Dioïla, nous avons été dans un premier village appelé Kola où nous avons vu des champs de toutes cultures confondues : coton, maïs et sorgho. J’ai été impressionné par des champs de riz fluvial. Je constate qu’il y a un peu de techniques. J’ai interpellé l’encadrement sur la question. Il faut la diversification des cultures, ce qui va permettre d’aller vers la sécurité alimentaire et nutritionnelle mais aussi d’améliorer les revenus des producteurs agricoles ».
Parlant spécifiquement des cultures de coton qui constituent des ressources très importantes pour notre pays, le ministre KÉLÉMA fera le constat que « la filiale se porte très bien ! ». Selon ses explications, « Il y a pour le moment plus de peur que de mal, bien que des nuisibles aient été annoncés. Mais la situation est gérée par les producteurs eux-mêmes qui, pour bien lutter contre ces nuisibles, ont ramené à une semaine le temps donné par l’encadrement qui est de 15 jours. Tout cela pour essayer d’éviter toute prolifération des nuisibles sur le coton ». Le ministre a cependant invité les producteurs à rester vigilants, car « c’est la période la plus critique pour l’ensemble des cultures, céréales et coton confondus, période phytosanitaire la plus sensible ».
Sur le plan de la pluviométrie, le ministre a rappelé justement qu’il est annoncé que la pluie va continuer jusqu’au mois de novembre, pas de petites quantités qui sont attendues. « Si le coton arrive à maturité en cette période-là, il va falloir que les exploitants puissent le récolter et le mettre dans de meilleures conditions afin que la qualité ne soit pas affectée », a indiqué le ministre KELEMA.
En termes de prospective, le chef du département de l’agriculture, évoquant l’avenir du secteur agricole au Mali, a fait le constat « l’aspect végétatif des cultures est très satisfaisant dans l’ensemble, et pas seulement pour le coton. En tant que ministre de l’Agriculture, quand je sors, c’est tout ce qui est agricole qui m’intéresse et qui attire mon attention, raison pour laquelle j’ai demandé qu’on fasse l’interview sur le terrain, et cela dans une parcelle de riz. C’est dire que j’ai été impressionné par cet aspect de diversification de cultures dans la zone ».
En plus de l’aspect végétatif des cultures, le ministre a aussi constaté que les itinéraires techniques ont été respectés en partie. Ainsi a-t-il félicité tous les paysans de la région de Dioïla, ainsi que l’encadrement et le Gouverneur, les techniciens étant sous sa responsabilité. Pour lui, un agent administratif n’est à l’aise que lorsqu’il se sent sécurisé par l’administration qui l’entoure. « On est tous adossés à l’Administration… Même moi en tant que ministre, si je suis ici à Dioïla, je suis sous votre responsabilité », a-t-il magnifié, remerciant le Gouverneur pour tout, et surtout pour l’accueil qui lui a été réservé dans la région.
Des solutions aux difficultés rencontrées
Bien que les cultures soient bien portantes, la nature, elle , offre souvent des surprises. Hormis les conséquences des inondations, le ministre KÉLÉMA a touché du doigt un autre problème qu’est celui des jassides qui s’installent. Pour lui, il va falloir être vigilant et même se préparer à composer avec ces jassides à long terme, les périmètres maraîchers de contre-saison favorisant la vie de ces nuisibles. « Si rien n’est fait, ils vont quitter les périmètres maraîchers pour aller sur l’agriculture » fera-t-il savoir. .
En outre, la question des points d’eau qui préoccupe les exploitants a aussi été abordée. Pour faire face à cela, le ministre estime qu’il faut l’irrigation de proximité et aussi l’irrigation de la pointe.
Quant à la problématique des intrants mélangés aux cailloux et autres choses superflues, le ministre KÉLÉMA estime que cela relève avant tout d’un problème d’éthique. De son entendement il est difficile de comprendre que des individus en arrivent à « vendre des choses comme ça à ses propres concitoyens et prendre cet argent pour vivre avec ». Pour le ministre de l’Agriculture, cela est plus qu’un crime, et des dispositions doivent être prises pour mettre fin à des situations de ce genre.
Les perspectives
En termes de perspectives, le ministre KÉLÉMA a réitéré la vision du Président de la Transition, à savoir que l’agriculture est une priorité, un secteur stratégique au même titre que la sécurité militaire. Et à juste titre, selon le ministre, la sécurité militaire et la sécurité alimentaire étant indissociables, Chacun doit jouer correctement sa partition pour que le secteur agricole puisse être le socle du développement économique et social du Mali. Et de rappeler « après l’or, c’est le coton qui vient en tête dans l’économie nationale. Donc, si on n’est pas dans les meilleures conditions de produire, quelle que soit la volonté des autorités, on ne pourra pas s’en sortir. Je demande donc l’engagement de tout un chacun dans le rôle qui est le sien pour que notre secteur agricole puisse être ce que les autorités attendent de nous ».
Le satisfecit du PDG de la CMDT
Pour sa part, le PDG de la CMDT, M. Mamadou Moustapha Diarra, s’est dit rassuré par ce qu’il a vu. Estimant que « L’Etat physionomique des plans est très satisfaisant ! ».
Il en veut pour preuve, l’état d’étalage des plantes du cotonnier. M. Mamadou Moustapha Diarra a notamment constaté que les producteurs ont appliqué en grande partie le paquet technique qui a été recommandé notamment les écimages et l’élaboration du compost. Selon lui, « il n’y a pas d’inquiétude majeure à ce stade, mais plutôt des recommandations fortes pour la protection des plantes d’ici la récolte, pour que l’on puisse récolter assez de coton et du coton de qualité. À ce titre, nous recommandons que les producteurs surveillent attentivement leurs champs de coton, veillent au traitement selon le calendrier recommandé, et s’il y a une charge parasitaire importante, de raccourcir le délai de traitement pourrait être efficace », fera-t-il savoir.
Les impressions de M. Traoré, exploitant agricole
« Mon champ de coton fait 8 hectares et en plus du coton, j’ai un champ de maïs qui fait 4 hectares plus le sorgho qui fait 1,5 hectares et le sésame qui fait ¾ de parcelles. À la fin de la saison, je compte sur à peu près 10 tonnes », nous explique-t-il. Quant aux traitements proposés par la délégation, Mr TRAORE dira qu’il va faire ses traitements avec le pulvérisateur, parce qu’il voit que cela est efficace pour neutraliser les insectes : « Cette année, nous n’avons aucun problème d’engrais. Alors après la saison des pluies, pour maximiser les résultats pour plus de gains, je fais du maraîchage », a-t-il déclaré avec conviction, se disant aussi très content de la visite du ministre et du PDG de la CMDT dans son champ.
Alpha C. SOW, envoyé spécial – NOUVEL HORIZON<