C’est quoi le « biochar »? Le terme biochar est l’abréviation de ‘bio-charcoal’. Il désigne un charbon obtenu par pyrolyse de biomasse végétale d’origine diverse. Généralement des déchets de scierie ou des résidus agricoles. Il se présente sous forme de petits fragments noirs, légers et extrêmement poreux. « Le biochar ne doit pas être confondu avec le charbon de bois produit traditionnellement», explique le Pr Stephen Machado, professeur au Département des cultures et de la science des sols de l’Université d’État d’Oregon aux USA. Pr Stephen Machado était le présentateur de l’étude coréalisée avec le Laboratoire de Recherche en Microbiologie et Biotechnologie Microbienne (LaboRem-Biotech) dirigé par le Pr Amadou Babana. Cette étude a été financée par l’USAID, dans le cadre du Projet PEER intitulé « More Rice for Africa », plus de riz pour l’Afrique. L’objectif final est de mettre en place une usine de ce biopesticide au Mali.
Le Biochar – Implications pour la durabilité agricole
Les méthodes agricoles traditionnelles, en particulier le travail du sol et l’élimination des résidus de culture dans les champs, appauvrissent la matière organique du sol (MOS). Menaçant la durabilité agricole et la sécurité alimentaire dans le monde. Le biochar, charbon de bois produit par pyrolyse (combustion à des bas niveaux d’oxygène) a le potentiel : de séquestrer le carbone et d’augmenter la MOS et les avantages associés, d’améliorer les rendements des cultures et la durabilité agricole. « Nos travaux ont montré que le biochar alcalin peut augmenter le pH du sol et les rendements en grains du blé et des pois » expose le Pr Stephen Machado.
Biochar alcalin produit et vendu par les paysans
La mise en application de ce biopesticide s’est faite dans les champs de l’Office du Périmètre Irrigué de Baguinéda (OPIB),où de meilleurs résultats ont été obtenus. A la suite de cela, les paysans de l’OPIB ont suivi une formation. L’objectif selon le Pr Amadou Babana est de montrer aux paysans, des techniques de montages de plan d’affaires. Afin qu’ils puissent recevoir des financements leur permettant de produire en quantité suffisante le biochar alcalin. Au total 28 femmes formées ont reçu leur diplôme de formation. « Ces techniques acquises nous permettront de trouver le financement adéquat pour la mise en place de notre première unité de production » a rappelé la présidente du comité des paysans.
Comme le biochar alcalin, l’équipe de chercheur du LaboRem-Biotech de la Faculté des Sciences et Techniques (FST) de Bamako a trouvé des endophytes (Endo 9) pour lutter contre le flétrissement bactérien. Plusieurs études sont en cours dans le cadre de l’élimination total du virus du « sida du riz ».
jstm.org