Le ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, a annoncé, jeudi, que la Biennale spéciale édition 2017 se tiendra du 24 au 31 décembre, selon le calendrier retenu par le Gouvernement.
«Notre foi en la capacité de la Biennale à participer activement à la paix et à la réconciliation nationale ainsi que la volonté affirmée du chef de l’Etat et de tout le gouvernement du Mali, nous permettent aujourd’hui de vous annoncer que la Biennale artistique et culturelle, édition spéciale 2017, se tiendra précisément du 24 au 31 décembre 2017, ici à Bamako», a déclaré le ministre.
Un tonnerre d’applaudissements a accueilli l’annonce faite par Mme N’Diaye qui a rencontré, dans la salle de conférence du Mémorial Modibo Kéïta, l’ensemble des décideurs ainsi que les gouverneurs des régions et du District de Bamako, les familles fondatrices de la capitale, les anciennes gloires des semaines et biennales.
Selon le ministre, les motivations premières qui ont conduit le département à envisager le retour de la Biennale sont toujours d’actualité et plus que jamais justifiées. «La mise en œuvre effective de l’Accord pour la paix incombe à tous, de même, la renaissance culturelle de notre pays sera une réalité avec le retour à cette activité unique en son genre», a dit Mme N’Diaye.
L’enthousiasme des acteurs ne s’est pas démenti, deux heures d’horloge durant, car tous les participants tenaient à s’exprimer sur le retour de cette manifestation culturelle à portée socio-économique et politique. Des hommes de culture ont rappelé ce que fut notre pays, quelles étaient les valeurs auxquelles on croyait : éducation, solidarité, entraide. Certains ont soutenu des thèses historiques qui ont consacré la communion entre «Blancs» et «Noirs», entre les différentes ethnies du Mali.
Le Dr Mamadou Goundo Simaga a ainsi proposé d’ajouter au programme des conférences-débats sur ce sujet. Quant à Kardjigué Laïco Traoré, représentant les anciens, il a simplement rappelé l’histoire de la Biennale qui, en réalité, a commencé en 1960 avec la Semaine régionale organisée par les Pionniers de Bamako-coura. En 1961, le président Modibo Kéïta est revenu très émerveillé de la Guinée Conakry.
Il avait assisté à la Quinzaine artistique et culturelle de ce pays qu’il a donc voulu reproduire chez nous. «Et c’est à partir de 1970, que les militaires nouvellement installés au pouvoir après le coup d’Etat, ont décidé de changer son appellation en Biennale artistique, culturelle et sportive», a dit M. Traoré.
Des artistes Haïra Arby, Naïni Diabaté, Abdoulaye Diabaté ont également tenu à faire quelques rappels et surtout à fredonner quelques extraits de vieilles chansons. Ils ont affirmé leur engagement à soutenir la Biennale artistique et culturelle 2017.
Les Maliens de l’étranger, les handicapés, tous se sont exprimés également sur la chance qu’a notre pays à travers la Biennale. C’est le lieu, non seulement d’intégration de toutes les couches sociales, mais également de faire connaître nos us et coutumes aux plus jeunes.
Le ministre de la Culture a rappelé qu’en mars 2017, l’organisation était sur la dernière ligne droite pour relever le défi du retour d’une des plus grandes manifestations culturelles authentiques et inclusives de notre pays, sous la forme d’une édition spéciale à Bamako. Des contingences de premier ordre ont contraint le gouvernement à changer les dates du 25 mars au 1er avril 2017, pour faire place à la Conférence d’entente nationale.
«Les nouvelles dates validées par les plus hautes autorités sont un challenge pour nous. Je ne doute pas que nous puissions tenir le défi d’organiser cette biennale tant attendue par nos populations. L’accompagnement sans ménagement, sans calcul de tous conforte cette confiance qui nous anime», a poursuivi Mme le ministre.
Selon elle, la biennale a été et est une organisation qui transcende le cadre classique et institutionnel d’une commission d’organisation. C’est la raison pour laquelle elle a salué l’ensemble des forces qui concourent à la réussite de l’événement, notamment Mme le gouverneur du district ainsi que tous les gouverneurs de région qui ont tenu leurs semaines régionales avec brio.
Les communes de Bamako, avec à leur tête, le maire du district pour l’implication dans l’organisation matérielle et l’accueil des délégations régionales à Bamako, mérite également ses reconnaissances. Les autorités coutumières, les familles fondatrices et les chefs de quartier n’ont pas été en reste et sont déterminés à faire de cette édition spéciale, une belle réussite.
Le ministre a donné des apaisements sur la préoccupation majeure des gouverneurs. En effet, ces derniers ont estimé le budget pour chacune des Régions à 30 millions. Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo a indiqué que le département de la Culture a avancé à contribution à 6 millions. Mais elle assure qu’un effort supplémentaire sera fait pour aider les Régions.
Youssouf DOUMBIA
Source: Essor