Entre un vieux colonel soupçonné de cachoterie sur ses biens qui devraient faire l’objet d’un inventaire ; les petites courtisaneries à deux balles par une procession d’offrandes pour se positionner auprès de l’ex-otage de luxe à qui la captivité semble avoir ouvert un fabuleux destin politique pour Koulouba ; et, une vieille illuminée dont la foutaise d’un bougisme obsessionnel met en rogne, les farfouilleurs ne manquent pas de matière pour faire tourner leur entreprise. Voici votre BÊTISIER du jour.
Une cachotterie tintamarresque
Certains fouinards vivent des jours intranquilles depuis que le vieux colonel qui en accédant au fauteuil présidentiel transitoire a promis une lutte impeccable contre la corruption et la mauvaise gestion des ressources publique (‘’je ne peux pas promettre zéro corruption, mais je ferai tout pour que l’impunité zéro soit la norme), semble observer un silence très bruyant autour de ses biens. ‘’À quand la déclaration officielle des biens du président de la transition, des ministres ? Elle doit se faire publiquement pour plus de transparence’’. Bon, ce n’est pas très méchant hein ! C’est jusque selon l’article 37 de la Constitution du 25 Février 1992 qui est toujours en vigueur, nonobstant la laborieuse gymnastique juridique des robeux de Banankabougou : ‘’(…) Après la cérémonie d’investiture et dans un délai de 48 heures, le président de la Cour suprême reçoit publiquement la déclaration écrite des biens du président de la République. Cette déclaration fait l’objet d’une mise à jour annuelle’’. Il faut préciser que cette disposition de la Constitution concerne un Président de la République élu démocratiquement. Or, le vieux colonel veinard, lui, a été ‘’désigné’’ par un Collège qui a semble-t-il été informé de sa désignation et en a pris acte pour pouvoir quitter le fort de Darsalam en toute sécurité. Et puis, la Constitution de la République du Mali connaît le Président par intérim, non le Président de la Transition. En droit élémentaire, il ne devrait pas y avoir de Transition. Étant donné ce que tout le monde sait, c’est le cas depuis le 18 août. Avec le CNSP et le Président de la Transition. Le décryptage de ce film-là est une massue grossière sur la tête des juristes en herbe. La Constitution ne connaît pas le Président de la Transition, comment peut-elle se donner le droit d’exiger qu’il fasse l’inventaire de ses biens ? C’est bizarroïde !
Mais considérant qu’il jouit de la plupart des prérogatives d’un Président démocratiquement élu ; considérant sa déclaration publique de transparence ; considérant que chat échaudé craint l’eau froide ; considérant que le Mali kura est devenu le cure-dent national et que l’exemple pour y arriver doit venir d’en haut, le vieux colonel peut avoir une dérogation spéciale l’autorisant à ouvrir le catalogue de ses biens. Garde-à-vous mon colonel-major.
Source : INFO-MATIN