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Berlin renforce son engagement en Afrique

Il s’agit d’une aide financière et logistique, notamment dans le domaine du transport de troupes. Mais il n’est toujours pas question d’envoyer des soldats au sol.

 Germany's Foreign Minister Steinmeier speaks during a news conference in Ramallah

C’est une petite inflexion. L’Allemagne va renforcer ses positions en Afrique et son soutien aux interventions françaises au Mali et en Centrafrique. Quelques jours après les annonces de François Hollande, appelant de ses vœux une meilleure coopération des deux pays sur le terrain de la défense, c’est un signe accueilli positivement à l’Élysée. En matière de politique de défense, le gouvernement allemand est souvent le plus réticent.

Dans le cadre de l’intervention européenne, Berlin a proposé de fournir un soutien «plus appuyé» à l’intervention en Centrafrique. Concrètement, il s’agit d’une aide financière et logistique, notamment dans le domaine du transport de troupes. Mais il n’est toujours pas question d’envoyer des soldats au sol. En décembre, Angela Merkel l’avait clairement exclu. Comme par souci de compensation, Berlin compte toutefois renforcer sa présence au Mali. Les quelques soldats allemands de la Brigade franco-allemande, qui se contentaient pour l’instant de missions de formation, devraient recevoir du renfort à partir de mai. La participation de la Bundeswehr devrait aussi changer de nature. Les Allemands pourraient notamment assurer la protection de l’aéroport de Bamako. «Je pense que nous serons plus utiles là qu’en Centrafrique», a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier.

Dans l’entourage de François Hollande, on se réjouit de cette ouverture. Certains «malentendus» commencent à être levés, pense-t-on. Jusqu’à présent, Berlin s’était toujours méfié des interventions françaises en Afrique. «La France a une histoire avec les États africains différente de la nôtre», disait-on, diplomatiquement, au sein du gouvernement allemand. Pour Berlin, Paris n’aurait souvent cherché qu’à préserver ses intérêts sur le continent. François Hollande a tenté de convaincre Angela Merkel du contraire, lors de sa dernière visite à Paris en décembre. «Ils ont partagé un même raisonnement», assure-t-on côté français: augmentation des risques dans la région, réserve américaine, nécessité de mettre en commun les capacités d’action pour construire une Europe politique.

L’évolution de la position allemande tient aussi à l’installation de la grande coalition CDU/SPD. Frank-Walter Steinmeier est plus pragmatique que son prédécesseur Guido Westerwelle, qui s’était montré très réservé sur les interventions extérieures allemandes, voire hostile sur la question libyenne. La nouvelle ministre de la Défense, Ursula von der Leyen, est elle aussi plus francophile. «Le dialogue part sur des bases plus ouvertes», explique-t-on à Paris.

Mais la doctrine allemande ne changera pas fondamentalement pour autant. Tout d’abord en raison de ses contraintes institutionnelles: «Il faut garder à l’esprit nos traditions différentes», souligne-t-on au sein du gouvernement allemand. Le vote du Bundestag est requis pour n’importe quelle mission. Berlin estime aussi traditionnellement que la présence de la Bundeswehr à l’étranger est déjà très importante. Si les soldats allemands combattent peu, ils participent à de nombreuses opérations, comme en Afghanistan. Enfin, la réticence historique de l’Allemagne en matière militaire, liée à la Seconde Guerre mondiale, n’est pas prête d’être levée.

Source: LE FIGARO

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