Le Musée royal de l’Afrique centrale à Bruxelles a ouvert une enquête sur de possibles commentaires racistes défendant la colonisation. Ils auraient été proférés par un guide, devant un groupe de visiteurs étudiants. De tels commentaires, qui incluaient selon l’élève une minimisation de la pratique largement répandue des mutilations de travailleurs africains, sont inacceptables et « entièrement contraires à l’esprit de ce que nous défendons », a déclaré le directeur du musée.
Au cours d’une visite avec des étudiants en maîtrise d’histoire de l’université de la ville belge d’Anvers, le guide en question a fait une série de remarques donnant une vision idyllique du colonialisme, a déclaré un de ces étudiants, Hanane Llouh. Après s’être plaint d’avoir dû batailler pour obtenir ce poste parce qu’il était blanc, l’homme a critiqué la rénovation du musée, lançant que « les noirs voulaient se débarrasser de tout », selon ce même étudiant.
Le professeur a écourté la visite
Le guide aurait aussi mis en doute la pratique répandue parmi les colons belges de couper les mains de villageois congolais insuffisamment productifs dans la récolte du caoutchouc. Après d’autres remarques à caractère raciste, le professeur accompagnant cette visite a décidé d’y mettre fin.
L’étudiant Hanane Llouh, à l’origine de ces révélations sur Twitter, s’est dit « en colère et offensé ». Il a précisé qu’il ne demandait pas que l’homme perde son travail, mais que le musée améliore sa manière de choisir et de former ses recrues.
Connu pour son manque de critique
L’incident intervient une année après la réouverture de ce musée, après une rénovation et une mise à jour en profondeur. Il était autrefois connu pour sa célébration exempte de critique de la colonisation belge en Afrique centrale.
Le pouvoir belge à la fin du XIXe siècle et au début du XXe s’est montré particulièrement brutal et exploiteur dans cette région. Gérées comme un domaine royal privé par l’ex-roi Léopold II, ces colonies belges couvraient des territoires faisant aujourd’hui partie du Rwanda, du Burundi et de la République démocratique du Congo.