Les peshmergas irakiens sont appuyés, dans leur offensive contre les jihadistes à Mossoul, par leurs cousins du PKK. Seul problème, sur le front de Mossoul, les forces du PKK font face à deux ennemis. Il y a le groupe État islamique, mais aussi la Turquie qui s’est invitée dans la bataille.
Avec notre envoyé spécial à Erbil, Sami Boukhelifa
La Turquie a lancé ses forces dans la bataille de Mossoul officiellement pour combattre les jihadistes. Mais depuis dix jours, ce sont surtout les ennemis historiques d’Ankara, les combattants du PKK, qui sont ciblés en priorité. Cette situation divise l’opinion dans le Kurdistan irakien. Le gouvernement autonome de cette région du nord de l’Irak est accusé par certains de trahison.
Son silence face à ces attaques menées par la Turquie sur son propre territoire contre le PKK venu lui prêter main-forte, est jugé inacceptable. Le soutien au PKK est finalement venu de Bagdad. Le gouvernement central de Haïdar al-Abadi est plus que jamais irrité par cette incursion d’Ankara sur son sol.
Certains médias irakiens n’hésitent pas d’ailleurs à la qualifier d’invasion. Une parlementaire irakienne a même lancé cette idée : accueillir un bureau du PKK dans la capitale de l’Irak. Mais la Turquie ne semble pas prêt de reculer. Inflexible, son président Recep Tayyip Erdogan est déterminé. Son combat contre le PKK, ennemi de longue date, se poursuivra jusqu’au bout.
Source: rfi