«Examiner le rapport provisoire de l’étude diagnostique, technique, juridique et institutionnelle pour apporter des éléments à la finalisation de l’élaboration de la Charte de l’eau du bassin de la Volta », tel était l’objectif d’un atelier de deux jours qui a réuni les responsables de l’Autorité du bassin de la Volta (ABV) et plusieurs responsables du secteur de l’eau.
L’évènement qui s’est tenu hier à l’ex-Centre régional de l’énergie solaire (CRES) était présidé par Navon Cissé, conseiller technique au ministère de l’Energie et de l’Eau. C’était en présence du directeur exécutif adjoint de l’ABV, Dibi Millogo et du directeur national de l’Hydraulique, Yaya Boubacar.
L’atelier visait notamment à faire la co-identification des problématiques et enjeux prioritaires, le recueil des attentes et de la vision commune des acteurs sur les engagements et dispositions à développer dans la Charte de l’eau du bassin de la Volta.
Il est utile de rappeler que la Volta est un fleuve transfrontalier partagé par six pays de l’Afrique de l’ouest, à savoir le Mali, le Burkina Faso, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo.
Dans le but d’assurer la gestion durable des ressources transfrontalières en eau, les Etats parties ont signé la convention portant statut du fleuve Volta. Ils ont aussi procédé à la création de l’ABV en 2007. Dans le cadre de l’amélioration de ce bassin transfrontalier, l’ABV a adopté pour 2015-2019, un plan stratégique dans lequel figure le projet de mise en œuvre du programme d’action stratégique du bassin de la Volta (VSIP). La composante 1 dudit projet porte sur l’élaboration d’une Charte de l’eau du bassin de la volta.
« L’augmentation rapide de la population dans le bassin de la Volta, l’accroissement de la dégradation de l’environnement, les pollutions, la menace d’une ressource en diminution incitent à la mise en place d’une gestion intégrée de tous les acteurs concernés », a indiqué le conseiller technique du ministère de l’Energie et de l’Eau.
S’exprimant sur la Charte de l’eau, Navon Cissé a souligné que celle-ci permettra, entre autres, de préciser les rôles et responsabilités des pays riverains concernant l’utilisation des ressources en eau, de renforcer le mandat de l’ABV sur la promotion d’une politique harmonieuse et coordonnée de l’eau dans le bassin et de définir les principes de la gestion durable des ressources en eau du bassin. En outre, le représentant du ministère de l’Energie et de l’Eau a expliqué que l’élaboration de la charte de l’eau dudit bassin comprend trois phases, à savoir l’étude diagnostique, juridique et institutionnelle, le projet de la Charte de l’eau et la vulgarisation des projets de textes d’application. « Chacune de ces phases sera sanctionnée par un rapport validé », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, Navon Cissé a saisi l’occasion pour non seulement remercier les partenaires techniques et financiers pour leur soutien et engagement constants, mais aussi l’ABV pour son initiative. « L’ABV a une superficie de près de 400.000 km2 et plus de 20 millions d’habitants.
Pour un bassin aussi important que cela, il est normal que les responsables s’organisent pour assurer le développement des communautés riveraines, sinon des pays concernés », a affirmé Dibi Millogo. A l’en croire, la signature de la convention et le processus de l’élaboration de la Charte de l’eau permettront aux six pays de gérer les ressources en eau du bassin et de partager les bénéfices. Mais aussi de réaliser des ouvrages et infrastructures communs pour le développement du bassin.
Mariam F. DIABATÉ
Source: Essor