Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Malick Alhousseyni, a présidé la semaine dernière les travaux de la table ronde des partenaires techniques et financiers du projet d’aménagement de Taoussa. A travers cette rencontre, il s’agit d’explorer les voies et moyens pour assurer l’exécution des travaux dans un environnement sécuritaire difficile.
Cette table ronde, outre les partenaires techniques, a regroupé les nombreux bailleurs de fonds de ce projet de 167 milliards 930 millions Fcfa. Il s’agit, entre autres, de la Badea, de la Bid, de la Boad, du Fonds saoudien, du Fonds koweïtien, du Fonds de l’Opep, de la Bidc, du Fonds d’Abu Dhabi, d’Eximbank de la Chine. A ceux-ci, il faut ajouter les populations bénéficiaires du projet. Dans son intervention, le ministre de l’Energie et de l’eau a rappelé que cette table ronde intervient un an après les concertations des 23 et 24 février 2017 qui avaient pour objectif d’identifier toutes les difficultés entravant l’exécution normale du projet. Et de dégager les voies et les moyens appropriés en vue de trouver des solutions adaptés et efficaces pour le redémarrage effectif du projet. Ces concertations ont permis, selon lui, d’élaborer une feuille de route dont l’exécution doit aboutir à la mobilisation des entreprises sur le terrain.
Cependant, pour le Ministre, malgré les efforts consentis tant au niveau financier que de déploiement des FAMAs, en passant la mise en œuvre des mesures de sûreté, les entreprises n’ont pas jugé utile de mobiliser leur personnel et matériel indispensables à l’exécution des travaux. “Elles considèrent toujours que les efforts déployés sont largement en deçà de ceux nécessaires dans le contexte de sécurité au Mali” a révélé le Ministre
Un an après les concertations de février 2017, il a dressé le bilan de l’état d’avancement des activités par composante du projet qui se présente comme suit : “Au plan sécuritaire, l’Etat Malien a mobilisé plus de 5 milliards de Francs Cfa pour l’équipement et le déploiement des FAMAs ainsi que la prise en charge des prestations de la société de sûreté (Ades) et l’exécution des mesures de sûreté issues du plan d’action. Parmi ces mesures nous pouvons noter la protection des biens et des personnes” a-t-il soutenu. Sur le plan de la réalisation des travaux du Barrage, il a rappelé que malgré les efforts déployés par les autorités, l’entreprise ne s’est pas mobilisée sur le terrain pour motifs d’insécurité et d’interdiction de séjour au nord du pays des ressortissants de certaines chancelleries. Ainsi, face à la non-mobilisation de l’entreprise, a-t-il poursuivi, les marchés de travaux de génie civil et des équipements hydromécaniques ont été résiliés le 20 octobre 2017.
Recrutement d’une nouvelle entreprise
Pour le Ministre, des missions ont été organisées par son département auprès de tous les partenaires techniques et financiers pour relancer les procédures de recrutement d’une nouvelle entreprise capable de travailler dans les conditions actuelles du Mali.
S’agissant des travaux de la route d’accès Gao-Bourem-Taoussa, le Ministre de poursuivre que l’état d’exécution en fin 2017 révèle la réalisation des études d’exécution sur les 80 premiers kilomètres et les études topographiques sur 120 km, la réalisation de 14,5 km en couche de fondation et 15 ouvrages d’art sur les 45 premiers kilomètres. Le taux d’exécution de la route, a-t-il ajouté, est estimé à 14,5 % pour un délai consommé de 78%. “Les travaux ont repris depuis le 15 mars 2018, avec un renforcement du matériel de terrassement et du personnel plus qualifié. Un avenant au marché initial a été soumis aux différents partenaires financiers (Fsd, Boad et Etat Malien)” a-t-il souligné.
En tout cas, pour le ministre Malick Alhousseyni, l’aménagement du barrage de Taoussa et les travaux connexes se traduiront par l’absorption de la quasi – totalité de la main d’œuvre de la zone, tout en assurant l’autosuffisance alimentaire de la zone : une croissance de près de 3% du cheptel, la production de 7 800 tonnes de poissons par an et de 118 GWh/an pour couvrir une partie des besoins en énergie de la zone.
“A moyen et long termes, le taux d’activités de la population rurale passera de 42% à 97% avec des revenus monétaires passant de 50 000 Fcfa à 500 000 Fcfa par famille” a-t-il soutenu. Quant au chef de file des partenaires techniques et financiers, Grégoire Diouf de la Banque islamique de développement, tout en saluant l’impact de ce barrage sur l’amélioration des conditions de vie des populations de la zone à travers la sécurité alimentaire et la desserte électrique, il a renouvelé l’engagement des Ptf à accompagner cette initiative salvatrice.
Kassoum THERA
Source: Aujourd’hui-Mali