Après Konobougou et la ville de Barouél, la deuxième journée de la caravane médiatique sur le projet de promotion des initiatives en faveur de l’abandon de la pratique de l’excision a concerné Sanando et Tissala, ce 29 janvier 2019. Si l’occasion a été bonne pour la population de Sanando de déclarer officiellement l’abandon de la pratique, à Tissala, il faut encore des sensibilisations.
Avec cette signature de déclaration, Sanando devient le 5ème village de sa commune, dont il est le chef-lieu, à déposer les couteaux de l’excision et 19ème dans le cercle de Barouéli. Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette cérémonie de signature de déclaration pour l’abandon total de cette pratique, d’une fête au village. Cela, au rythme du Tam-tam et d’autres instruments musicaux du terroir.
Après le mot de bienvenue de Mamadou M. Traoré au nom du chef du village empêché, le représentant du Maire de Sanando, Souleymane Kéïta, a précisé qu’il s’agit d’une décision unanime visant à abandonner l’excision. « Cet abandon va apporter un changement au comportement de nos communautés », a-t-il ajouté, avant d’inviter les décideurs du village à respecter leurs engagements.
Selon Allye Dolo, Coordinateur du Projet de l’équipe de recherche et d’appui au développement (ERAD), cette déclaration d’abandon de l’excision est le résultat d’une forte campagne de sensibilisation qui a été faite à l’endroit des hommes, femmes et jeunes sur les conséquences néfastes de la pratique. « Cette initiative d’abandonner l’excision témoigne que la communauté a bien perçu les messages et est soucieuse de la vie de ses populations. Chères populations de Sanando, vous prendrez une décision géniale qui permettra de rompre avec une vielle pratique infondée et rétrograde qui est l’excision », a-t-il déclaré.
Au nom des femmes de Sanando, Assitan Coulibaly a sollicité les autorités administratives locales, des partenaires et surtout les autorités coutumières à s’investir pour le respect strict de ces engagements afin de mettre définitivement fin à la pratique. « Nous, les femmes de Sanando, nous avons déposé les couteaux. Celle qui sera prise en train de pratiquer encore l’excision, répondra de ses actes auprès des autorités coutumières», a-t-elle ajouté.
Dans son intervention, Mamadou M. Traoré a souligné au nom du chef du village : « Nous avons décidé d’arrêter l’excision à cause de la complication d’accouchement des femmes. Nous sommes pour l’abandon et nous demandons à ce que la déclaration qui vient d’être signée soit respectée par tous et toutes. Car, cette pratique n’a rien avoir avec nos régions ».
Au nom du Plan International Mali, Ibrahim Thianzé Bolezogola, Directeur Adjoint de l’Unité de Barouéli, a salué et remercié les populations pour cet engagement qui vise à préserver les droits des enfants. Il a aussi invité les autres villages du cercle à emboiter le pas de celui de Sanando.
Après Sanando, les caravaniers se sont rendus dans le village de Tissala, situé dans la même commune. Ici, l’heure n’est pas à la déclaration de dépôt de couteaux, mais plutôt de sensibilisation. « Avant l’arrivée du Plan International Mali et ERAD en 2011, si la pratique de l’excision était à 100%, aujourd’hui, on peut dire qu’il y a eu une réduction à 85%, cela grâce aux sensibilisations. Ce qui est sûr, Tissala ne tardera pas aussi à abandonner la pratique », a déclaré Amadou Coulibaly, représentant de ERAD à Tissala, conseiller communal et du chef du village.
Quant à Mme Coulibaly Ayèrè Mallé, Représentante des femmes de Tissala, elle a souligné : « Avant, l’excision était organisée de façon collective à la demande des exciseuse qui venaient d’autres villages. Mais aujourd’hui avec l’arrivée du Plan International Mali et ERAD, cette pratique n’existe plus il y a 4 ans. C’est pourquoi, je peux me permettre de dire que Tissala ne pratique plus l’excision. Car, nous n’avons même pas d’exciseuse ici ».
Ousmane BALLO, afrikinfos