Une opération des forces de Barkhane au nord de Kidal à proximité de la frontière algérienne la semaine passée a permis l’élimination de plusieurs terroristes du JNIM dont un proche d’Iyad Ag Ghali. C’est un nouveau coup dur pour les terroristes qui se croyaient à l’abri dans leur sanctuaire à la frontière algérienne. Le nombre d’obstacles à l’APR s’amenuisent de façon irrémédiable. Les conditions de réussite sont réunies pour que les acteurs signataires de l’accord de paix s’engagent plus activement dans le retour des services régaliens et assurer la sécurité des populations dans l’Azawad.
A l’image du califat de l’État Islamique en Syrie proclamé en 2014 et anéanti en ce début d’année 2019, le JNIM, rassemblant les principaux groupes armés djihadistes du Centre et du Nord Mali, est déjà à genoux deux ans après sa création en mars 2017. Frappé sans relâche par Barkhane, l’organisation terroriste subit inexorablement des pertes qui la conduiront à sa disparition pure et simple. L’oppression idéologique salafiste imposée aux communautés touareg, arabes et peules vivant dans ces régions est en voie de disparaitre.
Des réactions de représailles du JNIM contre la population sont probables mais ce risque sera limité. Les acteurs de l’APR se mettent en ordre de bataille pour lancer la phase finale de la lutte contre les terroristes. Le gouvernement malien a ordonné l’opération Dambé en mars qui consiste à mettre en place des unités spéciales de contre-terrorisme dans les régions les plus sensibles. En parallèle, la nouvelle armée malienne reconstituée est en marche. Une première unité devrait être opérationnelle rapidement dans la région de Tombouctou autour du colonel Abass, qui, avec 40 hommes, a rejoint les FAMa.
Suite au rapport trimestriel du Conseil de Sécurité des Nations Unies, la MINUSMA est sur le point de revoir son format pour le rendre plus efficace dans sa dimension sécuritaire. La force Barkhane assure son déploiement dans le Gourma à Gossi et dans la région de Ménaka pour être plus rapidement au contact des djihadistes qui agressent les populations surtout dans les zones frontalières. Les Groupes Armés Signataires comme le GATIA, le MSA et le MPSA sont déjà bien engagés dans la lutte contre les terroristes. En mars, des combattants du MSA ont payé de leur vie la défense de Telataï contre le JNIM.
Nous pouvons nous réjouir de cette convergence d’efforts de toute une nation qui fait front au terrorisme. Même s’il n’a pas encore été débusqué, Iyad Ag Ghali, ennemi n°1 du Mali, n’est pas loin de suivre le sort de son cadi.
Ibrahim Keïta
Malijet