Le supposé pillage des locaux de l’agence kidaloise de la Bms serait postérieur au plan de détournement de fonds ourdi par certains de ses responsables depuis Bamako.
La Banque malienne de solidarité (Bms-Sa) est la seule banque malienne qui avait une agence dans la ville de Kidal. Cette agence fonctionnait pour le bonheur des habitants de la 8ème région administrative. L’unique Banque de toute la région de Kidal était gérée par le fils d’un touareg qui aide l’Etat dans les médiations avec les rebelles.
Après les événements du nord, l’un des travailleurs de la Bms-Sa (une dame), qui avait fait l’objet d’une attention particulière de la part d’un responsable de la banque, nous avait filé des informations sur l’attaque de l’agence Bms-Sa de Kidal. La bonne dame qui a refusé de coucher avec le responsable en question, a été mutée à Sikasso.
Mais elle avait déjà compris la réalité des choses, c’est-à-dire, tout ce qui s’était passé à l’agence de Kidal. Notamment, comment les fonds ont été retirés de l’agence avant l’attaque des bandits, et placés, avant d’être partagés entre les responsables de la banque et certains notables de Kidal. Un vrai partage de butin, comme on le voit dans les films western.
Les 800 millions de Fcfa perdus lors du coup d’Etat de 2012 refont donc surface, même si l’Association des professionnels de banques et établissements financiers préfère parler de 19 milliards de perte dans le nord, suite au coup d’Etat et à l’occupation des jihadistes. Les 800 millions de Fcfa de la Bms-Sa ont, selon notre source, pris une autre route bien avant l’attaque. Certains responsables de la Bms-Sa ont participé à l’élaboration du plan de retrait des fonds.
C’était une idée bien mûrie que celui qu’on appelle fiston, gérant de l’agence de Kidal, a bien exécutée en introduisant des jihadistes, des terroristes et même des chefs d’Aqmi. Ce plan a été validé par des responsables de la Bms bien logés à Bamako.
Lesquels, après sa bonne exécution, n’attendaient que leur part, affolés qu’ils étaient par l’occupation de la ville quelques jours seulement après l’exécution de leur plan. Heureusement, le chef de l’agence de Kidal a respecté sa parole, parce qu’il ne voulait pas perdre son poste.
Par ailleurs, bien avant le coup d’Etat, la fermeture de l’agence de Kidal avait été recommandée. Mais, au lieu de faire passer ce message au chef d’agence, certains responsables au siège ont proposé un plan de détournement des fonds de l’agence de Kidal.
De fait, au moment où cette affaire refait surface, la Bms est frappée par une mauvaise gestion au grand dam des clients qui se plaignent à longueur de journée des comportements des filles ou femmes qui travaillent à la Bms, surtout à l’agence principale. Elles ne se soucient «que» de leurs tontines et affaires personnelles. Bénéficiant, en l’espèce, de la bienveillante complicité des chefs d’agence.
Si autrefois la Bms donnait satisfaction à ses clients, de nos jours, c’est la misère ! Les travailleurs sont d’ailleurs à l’image du Pdg qui, depuis un certain temps, s’est lancé dans l’affairisme et le clientélisme. Aucune promotion interne, mais chaque année, des recrutements à l’emporte pièce.
L’homme, lui seul, a plus d’une centaine de conseillers, chargés de communication, de fiscalité, des ressources humaines… Il risque de passer aux grandes explications, puisque l’affaire des 800 millions de Fcfa du coup d’Etat est loin d’être terminée.
En effet, certains mécontents, qui n’ont pas eu leur part ou ne sont pas satisfaits de ce qu’on leur a donné, entendent se faire entendre. Perspective mouvementée !
Békaye DEMBELE
Source: Le Reporter