Le mouvement « Maliens tout court » a lancé ses premières activités sur le terrain au centre du Mali à Bandiagara, dans la région de Mopti, les vendredi 12 et samedi 13 avril 2019 par des rencontres « pour le vivre ensemble, la paix et la cohésion sociale ».
Les activités de ce nouveau mouvement, « Maliens tout court » ont commencé le vendredi dernier à la préfecture de Bandiagara par des témoignages et d’échanges entre les chefs des villages dogons et peuls victimes de l’insécurité dans le cercle de Bandiagara. Lors de cet échange très dense en émotion, les chefs des villages ont pu témoigner des exactions dont sont victimes leurs populations. « Les témoignages étaient forts, les chefs des villages se demandent souvent pourquoi les peuls et les dogons se font la guerre. Des chefs des villages qui n’ont pas pu se parler depuis des mois se sont retrouvés et ont échangés. C’était un grand moment », dit Ahmed Touré, natif de Bandiagara et membre du mouvement « Maliens tout court ».
Après ces travaux, une grande rencontre a eu lieu le samedi 13 avril 2019 dans la salle du conseil de cercle de Bandiagara, regroupant tous les leaders communautaires du cercle de Bandiagara ainsi que des notables venus de tous les horizons afin de partager leurs expériences. Durant cette rencontre, le chef de songhoy de Gao, Moussa Souma Maiga, l’Amenokal de Kel Ansar, Abdel Magid dit Nasser, leader de la communauté Hel Araouane, Baba Sidi Elwafi ont saisi cette occasion pour s’adresser à leurs « frères » de Bandiagara pour parler de paix et du vivre ensemble. Le préfet du cercle de Bandiagara, Siriman Kanouté, le maire de la ville de Bandiagara Housseini Saye et plusieurs autres autorités administratives de Bandiagara ont également pris part à la rencontre.
« Tous les êtres humains sont égaux devant Dieu qui nous dit de s’aimer les uns des autres et de ne pas se faire du mal car celui qui exerce le mal et celui subit le mal iront tous en enfer », explique Baba Sidi Elwafi lors de son intervention. « J’ai eu la chance, je suis un survivant d’un massacre perpétré par des soldats et j’ai eu la vie sauve parce que j’ai parlé bambara aux militaires, mais tous les gens qui étaient avec moi étaient soient exécutés soient égorgés par les militaires », témoigne Ibrahim Ag Mohamed, originaires de Tombouctou. Qui ajoute « j’ai pardonné à ces militaires parce que rien ne vaut le pardon ». Lors de cette rencontre d’autres témoignages ont rappelé le pacte historique qui lie les dogons et les peuls de Bandiagara. Dans l’après-midi de la même journée de samedi, une grande rencontre a eu lieu à place Somiex de Bandiagara lors de la quelle dogon et peul ont fait le serment de ne plus se faire la guerre. Des groupes des musiciens dogons et peuls ont fait des prestations de musiques pour partager un moment de joie entre les communautés dogons et peulhs ainsi que leurs hôtes venus des autres régions du Mali. Une déclaration dite de Bandiagara a été lu devant l’assistance. « Nous demandons au gouvernement d’écouter et discuter avec tous les fils du pays sans aucune exclusion pour ramener la paix au Mali », dit Ibrahima Diawara, leader du mouvement Maliens Tout court lors de la lecture de cette déclaration. Il a en outre lancé un appel : « aux pays amis du Mali d’aider le peuple malien à retrouver la paix, la concorde et le vivre ensemble qui a été toujours le ciment de notre cohésion nationale ».
Il est à rappeler que le Mouvement « Maliens tout court » est un mouvement apolitique, non lucratif, neutre et impartial, dont l’objectif s’inscrit dans une démarche naturelle de mobilisation et de sensibilisation des maliens vers la paix et la cohésion social. Le mouvement est composé d’hommes et des femmes venant de tous les horizons du pays.
A l’occasion de sa première activité, les leaders de ce Mouvement appellent tous les maliens à se joindre à eux pour aller ensembles en rang serré vers la recherche d’une paix sans usage de la violence, c’est-à-dire chercher la paix par paix.
Correspondance particulière