Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a réclamé jeudi à N’Djamena “une solution durable aux problèmes du Sahel”, au terme d’une tournée qui l’a conduit dans quatre pays de cette vaste région de l’Afrique où plusieurs Etats sont confrontés à des crises politique, sécuritaire ou humanitaire.
“Nous sommes heureux d’être au Tchad pour nous employer à trouver une solution durable aux probèmes du Sahel”, a déclaré M. Ban lors d’un bref point de presse après un entretien avec le président tchadien Idriss Déby Itno.
Saluant le “rôle vital que joue le Tchad pour la paix” sur le continent, le secrétaire général a “encouragé le Tchad à collaborer avec les pays du Sahel”, assurant que ce pays pouvait “compter sur l’ONU et les partenaires au développement”.
De toutes les armées africaines présentes au Mali, intégrées à la Mission de l’ONU au Mali, celle du Tchad a été en première ligne au côté de l’armée française dans la traque des jihadistes, en particulier dans le massif des Ifoghas (extrême nord-est). Les soldats tchadiens ont payé un lourd tribut, avec une quarantaine de tués.
“La visite du secrétaire général est un message très fort pour nous Sahéliens”, a déclaré de son côté le président tchadien, ajoutant en référence à la situation au Mali que “le terrorisme n’a pas de frontière. Il peut frapper n’importe où et donc nous devons le combattre non seulement par les armes mais par le développement”.
Pour cette tournée qui l’a mené successivement au Mali, au Niger et au Burkina-Faso, M. Ban était accompagné de plusieurs chefs d’institutions africaines et internationales, dont l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE), la Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (BAD).
La BM et l’UE ont annoncé ces derniers jours qu’elles débourseront plus de 6 milliards d’euros dans les années à venir pour le Sahel.
Plus tôt jeudi, il avait appelé les pays du Nord à financer ceux du Sud dans une optique de développement durable et afin de lutter contre le changement climatique.
Mercredi au Niger, Ban Ki-moon avait plaidé pour les droits des femmes dans le Sahel, afin de contenir la fécondité très importante dans cette région, notamment au Niger, où elle est la plus élevée au monde, avec 7,6 enfants par femme.
Mardi en débutant sa tournée au Mali, il avait assuré que la communauté internationale resterait “aux côtés des peuples du Mali et du Sahel”, région dont la population est estimée à environ 80 millions d’habitants, dont un quart ont été confrontés en 2012 à l’insécurité alimentaire, selon la Banque mondiale.
Source : Afriqueexpansion