Une dame interpellée par la police alors qu’elle avait en sa possession une tête humaine a fini par être relâchée. Miracle ? Non, elle a juste banqué et a affirmé que la police ne peut rien pour l’empêcher de mener son business.
Les faits se sont déroulés à Faladjè, non loin de la Tour de l’Afrique. Un taximan qui, dans l’exercice de son métier, aimait travailler pendant la nuit, nous narre ce récit et suscite de nouveau le débat sur la mauvaise conduite de la police malienne : ‘‘Je ne travaillais que pendant les nuits, et cette nuit-là, aux environs de 20 h, une cliente m’a fait signe au niveau de la Tour de l’Afrique…’’, nous dit M. T, cet ancien taximan.
‘‘Je lui ai proposé 10.000 FCFA avec l’idée qu’elle me demandera de faire une réduction, mais j’ai été surpris quand elle m’a juste dit qu’elle me payera 5.000 FCFA de plus, soit 15.000 FCFA. Dès lors, je me suis dit que c’était louche. Tout de même je n’ai pas renoncé à l’offre’’, continue l’ancien taximan.
Selon notre interlocuteur, la bonne dame devait descendre à une courte distance : de la Tour de l’Afrique à un bar chinois situé non loin du terrain de 26 mars. ‘‘C’est avant d’arriver à la destination convenue que la police nous a sifflés. Après la vérification des différentes pièces, la police a procédé à d’autres fouilles avant de retrouver finalement une tête humaine emballée dans le sac à main de la dame’’, nous confie-t-il ?
Le taximan dit l’avoir vue, cette tête humaine toute fraiche, depuis la portière de son véhicule. Mais cette découverte macabre fera l’objet d’aucune arrestation
Sa surprise fut grande quand il a vu la détentrice de la tête humaine échanger avec les deux policiers avant de leur tendre la main : ‘‘1 million Fcfa, c’est pour vous, ça peut bien faire le week-end hein’’. Les policiers se regardent, l’un d’entre eux prend les sous et ils se retirèrent.
Le taximan et sa cliente continuèrent leur chemin. C’est en cours de route que la dame a payé le taximan : 20.000 FCFA au lieu des 15.000 FCFA proposés. Tout de même elle tint à le remercier pour son sang-froid, sa discrétion et son professionnalisme. Elle ajouta par la suite que la police malienne est trop petite pour l’empêcher de faire son business.
Une enquête pourrait bien être ouverte et tenter de retrouver les auteurs de l’acte si seulement les faits étaient récents. Ils remontent en 2016 et l’on dira peut-être qu’il n’y a plus lieu d’en parler. Vrai, mais il s’agit pour nous surtout de faire la lumière sur l’un de ces actes ignobles qui ternit à jamais l’image de la police malienne et qui aggrave de plus en plus l’insécurité au Mali. Les personnes qui sont censées protéger la population, oublient facilement le serment qu’ils ont prêté dès l’apparition de quelques billets de banque.
Vive la corruption, vive la police malienne.