De Gao où il est en train de servir le Mali, Bakary Djan Sidibé, comme à son habitude, nous a fait parvenir une contribution aux allures de lettre ouverte au président IBK, mais dont la teneur interpelle tous les Maliens car elle touche du doigt les plaies qui sont en train de gangrener le Mali. Nous vous livrons le texte intégral de cette contribution.
Dans notre milieu, on a coutume d’évoquer souvent que “Dire la vérité n’empêchera pas le soleil de se lever et de se coucher à temps”.
A la recherche de l’homme providentiel, les Maliens, caractérisés par leur reconnaissance du passé, ont renouvelé leur confiance au président Ibrahim Boubacar Kéïta en le plébiscitant en 2013 pour faire face à trois défis majeurs qui ont conduit le Mali au chaos : l’injustice, la corruption et l’impunité.
L’injustice : n’ayons pas peur des mots. Un espace fertile où fleurissent les arbres de la contestation et du désordre. Elle est à la base de tous les conflits qui minent aujourd’hui le bon vivre des Maliens sur leur territoire.
Comment comprendre, dans un Etat sérieux, l’ensemble des services publics soient presque des G.I.E. ou des Sociétés privées pour des responsables nommés à leur tête et, avec une gestion de deux poids deux mesures des ressources humaines ?
Comment comprendre que les citoyens, les Maliens faibles en général, n’aient jamais raison dans les juridictions et dans les différents services publics du pays ?
On se demande, si réellement l’Etat existe au Mali.
La corruption : elle est devenue presque un monstre au Mali car organisée et planifiée par la plus grande majorité des responsables et dans toutes les structures de l’Etat. De gouvernance à gouvernance, la corruption prend de l’ampleur au Mali et sans aucune volonté politique réelle pour l’éradiquer.
L’impunité : les gestions laxistes et complaisantes des différentes rebellions du nord par les différentes gouvernances de 1992 à nos jours, l’indifférence totale des autorités face aux injustices faites aux populations par ceux-là mêmes chargés de les protéger et de les servir, l’incapacité ou la mauvaise volonté du pouvoir à lutter contre la corruption sont des faits réels qui interpellent et engagent la responsabilité de nos différents gouvernements de 1992 à la date d’aujourd’hui.
Monsieur le Président IBK, considérant votre longévité dans toutes les hautes sphères de l’Etat, donc, connaissant parfaitement les problèmes, les cadres patriotes, honnêtes et valables du pays, les Maliens ne cessent de s’interroger sur comment vous n’ayez jamais pu mettre en place un attelage gouvernemental robuste capable de répondre aux attentes du Mali et des Maliens ?
Que Dieu préserve le Mali. Amen !
A suivre, Gao, le 19 janvier 2018
Source: Aujourd’hui-Mali