Depuis quelques semaines, la ville de Ménaka est confrontée aux vols à mains armées. Mais jeudi dernier, c’est un vieil arabe qui a été assassiné en plein jour. Dans ce contexte, plusieurs personnalités se sont rencontrées Place de l’indépendance pour dénoncer ces pratiques et appeler au calme. Bajan Ag Hamatou, député élu à Ménaka et 6ème Vice-président de l’Assemblée nationale, explique à Journal du Mali comment lutter contre ces agissements.
Qu’est ce qui explique le banditisme à Ménaka, malgré la présence de forces armées dans la ville ?
Depuis 2012, nous sommes soumis à ce grand banditisme. Depuis le déclenchement de la rébellion, nous ne connaissons que morts d’hommes et braquages. La grande majorité de la population a encouragé ce banditisme dans le nord du Mali et dans la région de Ménaka. C’est devenu un comportement des jeunes gens et, au fur et à mesure, ce phénomène s’aggrave. Si nous ajoutons les morts d’aujourd’hui à ceux d’hier et d’avant-hier, c’est extrêmement inquiétant. La MINUSMA, Barkhane, les forces armées maliennes et les mouvements sur place ont décidé de lutter contre ce phénomène. Mais son ampleur est telle que ni Barkhane ni la MINUSMA ne peuvent le réduire en un temps record. Il faut que toute la population prenne conscience de ce qui nous arrive et du devoir que nous avons de lutter contre ces pratiques. Malheureusement, c’est à Ménaka et ses alentours que cela se passe.
Que faut-il faire pour lutter contre ce banditisme ?
Il n’y a pas d’autre solution au phénomène que nous vivons qu’une meilleure coordination. Il faut qu’il y ait une bonne organisation entre ceux qui combattent ces pratiques, les forces armées et de sécurité du Mali, la MINUSMA, Barkhane et les mouvements armés, appuyés par les populations. Tous ceux qui meurent sont membres de nos familles. Chacun d’entre nous a le devoir et l’obligation d’arrêter ce phénomène. La seule solution passe par l’implication des cadres, des responsables et de la population. Il ne servira à rien de pleurnicher et de se demander pourquoi cela arrive. Que chacun parle à ceux qui sont autour de lui et qu’on dénonce ceux qui le font.
Quelles sont les mesures prises concrètement ?
Ceux qui sont chargés de la sécurité de nos populations et de leurs biens ont décidé ensemble de se retrouver pour apporter la solution à cette criminalité. Mais elle ne peut être réellement efficace que si la population aide ces forces-là dans ce travail. C’est notre devoir, parce que ce sont nos enfants et les membres de nos familles qui meurent. Le plus rapidement possible une solution sera trouvée.
Source: journaldumali