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Bah N’Daw, lors de son investiture : – “Servir le Mali est un privilège…” – “Tous les dossiers d’enquêtes réalisées par nos structures de vérifications seront transférés au juge, au besoin”

Investi vendredi dernier, le président de la transition, Bah N’Daw, mesure avec gravité le poids de la charge. Il jure la main sur le cœur de réussir le nouveau Mali chanté par tous. Convaincu d’une chose : servir le Mali sans avoir d’autre prétention. C’est un homme à cheval sur les principes républicains et qui se dit prêt à servir son pays que nous avons suivi lors de son investiture la semaine dernière. Appelé à la rescousse, le colonel-major à la retraite, Bah N’Daw, s’affiche comme un homme de défis. «Il me plaît, solennellement, de dire à haute et intelligible voix, que je serai toujours disponible pour servir le Mali. Servir le Mali est un privilège et cela doit être un honneur pour chacune de nous, pour chacun de nous. Malgré les poids des âges, malgré le confort de la retraite, je ne pouvais me soustraire à l’appel du devoir. Je ne pouvais hésiter un seul instant à sortir de mon champ pour venir, moi aussi comme beaucoup d’autres avec moi et avant moi, à la rescousse de ce pays. Le Mali m’a tout donné. Je suis heureux d’être son esclave soumis, prêt à tout pour qu’il renoue avec la pleine légalité constitutionnelle, avec des autorités élues, des représentants légitimes. Je n’ai pas d’autre mission. Je n’ai pas d’autre prétention. Il s’agit pour moi et il doit s’agir pour chacune et chacun, d’apporter sa petite contribution, sa petite pierre à la consolidation de l’édifice national», a déclaré le chef de la transition.

Plus que jamais conscient de la situation actuelle du pays, Bah N’Daw estime sans ambages que «la maison commune est ébranlée, affaiblie, humiliée. Elle tremble dans ses fondements depuis au moins une décennie. Oui, il ne faut pas avoir peur des mots : le Mali est ébranlé, piétiné, humilié. Ebranlé, affaibli, humilié par ses propres enfants, par nous-mêmes, par personne d’autre que nous-mêmes». Que faut-il atteindre de la transition ? Le président N’Daw a ses recettes qui vont de pair avec celles exprimées par le peuple lors des concertations nationales. «Une transition ne saurait tout faire. Elle doit se donner des priorités. Les nôtres ont été débattues, validées et consignées dans la Charte nationale de la Transition issue des journées de concertation des 10, 11 et 12 septembre. C’est cette charte qui constituera mon bréviaire et si je dois donner ma vie pour que la transition soit menée à bon port, je n’hésiterai pas une seconde. Je suis prêt au sacrifice, prêt au sacrifice suprême pour que le Mali redevienne le Mali de nos rêves et de nos potentialités», a laissé entendre M. N’Daw dont la «plus grande satisfaction résidera dans la passation de témoin au futur président de la République élu, élu proprement et élu indiscutablement». Pour arriver à cet idéal, il dira qu’il y a des préalables : «il nous faudra sans délai mener une réflexion profonde sur les tares de nos processus électoraux et ce, à l’effet de nous doter de bons textes, de bonnes pratiques, de solides contre-pouvoirs, car ce sont ceux-là, la force de toute démocratie». Pour le chef de la transition, le chemin de la démocratie est tracé et il doit être respecté. «Au nom du peuple malien qui ne saurait être privé de ses choix, au nom de la vérité des urnes qui doit être la seule norme en démocratie, je combattrai sans concession les scrutins aux coûts astronomiques, la fraude électorale, l’achat de voix, l’incursion de l’administration dans le processus électoral, la perversion des résultats pour les Cours d’arbitrage», promet Bah N’Daw. L’enjeu sécuritaire Certes, la tâche est ardue mais, dira-t-il, «une telle mission se mènera sur le socle de la guerre sans merci qu’il faudra continuer à livrer aux forces terroristes et au crime organisé». Selon lui, «ces fléaux accablent certaines parties du pays depuis plus d’une décennie. Leur sanctuaire s’élargit au détriment de la sécurité nationale. Les demi-victoires ne suffisent plus pour les vaincre». Une armée qui gagne : «Nous devons gagner totalement et durablement. Pour cela, il faut certes une gestion politique là où celle-ci est nécessaire mais il est important de se doter de moyens les plus dissuasifs possible à travers une armée aguerrie, matériellement soutenue et moralement prête. L’armée, il est vrai, ne devra combattre que l’ennemi. Elle ne saurait être coupable d’exactions contre les populations civiles. Cela ne peut pas être accepté et ne sera pas accepté», souligne le colonel-major Bah N’Daw. Cependant, le président N’Daw a fait la ferme promesse que «les moyens de l’armée iront désormais totalement à l’armée et seulement à l’armée. Chaque centime investi pour la défense et la sécurité de ce pays surveillé et évalué, tant que je présiderai aux destinées de la Transition. J’en prends ici le serment».

Pour ce qui est de la bonne gestion des ressources, elle sera en effet une obligation. «Ce sera là un chantier de la Transition. Il sera quotidien. Il sera renforcé et ne sera pas négligé un seul instant. Générer des ressources optimales au niveau national n’est pas un luxe. C’est une exigence et celle-ci passe par l’utilisation judicieuse de nos maigres deniers», a-t-il indiqué. La fin de l’impunité. «Je ne peux pas promettre zéro corruption mais je ferai tout pour que l’impunité zéro soit la norme. L’argent public est sacré et je ferai en sorte qu’il soit dépensé, de manière traçable et raisonnable. Avec tous les sacrifices que cela comporte, en termes de mesures systémiques et de répression des crimes et délits économiques», a lancé M. N’Daw. À l’en croire, «tous les dossiers d’enquêtes réalisées par nos structures de vérifications seront transférés au juge, au besoin. Il m’appartiendra de garantir à la justice les moyens de diligenter leur traitement». Suivant les explications du président Bah N’Daw, «la transition qui s’ouvre ne remettra en cause aucun engagement international du Mali ni les accords signés par le gouvernement. L’Accord pour la Paix et la Réconciliation sera appliqué et ne sera révisé que d’accord partie. Il en va de l’honneur de la République». En filigrane, le patron de la transition a lancé un appel pour préserver notre pays à tous et que chacun de nous joue sa partition.

Le parcours du nouvel homme fort du Mali, le Colonel-major Bah Ndaw

C’est finalement un homme de troupe à la retraite qui a été choisi pour présider aux destinées de la transition au Mali. Il s’appelle Bah Ndaw, un Colonel-major. Il fut ministre de la Défense et des Anciens combattants du Mali le 27 mai 2014 du gouvernement du président déchu, Ibrahima Boubacar Keïta. Il a gravi tous les échelons avec un riche palmarès. Aide de camp de l’ancien président du Mali, feu le Général Moussa Traoré Le nouveau chef de la transition n’est pas un profane. Car il a été l’aide de camp de l’ancien président du Mali, feu le Général Moussa Traoré décédé le 15 septembre 2020, chef d’état-major de l’armée de l’Air, chef d’état-major adjoint de la garde nationale, directeur du génie militaire, chef de cabinet de défense à la primature, directeur général de l’équipement des armées, chargé de mission au MDAC. Une riche carrière auréolée de désignations et de nominations. Nominations et décorations

Ainsi, en 2008, il a été promu directeur de l’office national des anciens combattants militaires retraités et victimes de guerre (ONAC). Officier de l’ordre national, il a été décoré de la médaille du mérite militaire et de celle du Mérite national. Engagé volontaire dans l’armée le 1er juin 1973, à l’âge de 23 ans Le nouvel homme fort du Mali est né un certain 23 août 1950 à San dans la région de Ségou au Mali, dix ans avant l’indépendance du Mali. Après l’obtention du sésame de baccalauréat, il est incorporé comme engagé volontaire dans l’armée le 1er juin 1973 à l’âge de 23 ans. Brillant et dégourdi, il est désigné par les autorités militaires maliennes pour suivre un stage de pilote d’hélicoptère en URSS l’année suivante.

Le jeune soldat surnommé «Le Grand» intègre la toute nouvelle armée de l’air. Il est titulaire d’un brevet d’étude militaire supérieur en France. Il est aussi breveté de l’Ecole de guerre (CID) en 1994. Il est de la 7ème promotion (1973à de l’école militaire interarmes (EMIA) de Koulikoro.

Abdoulaye Sega Diabaté

Source : Sud Hebdo

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