La comédie est un genre théâtral sur fond comique, destinée à distraire le public. En plus, la comédie est un divertissement par lequel sont véhiculés des messages de sensibilisation à l’endroit d’un groupe cible pour un changement de comportement en faveur de la communauté. Dans ce sens, la comédie joue un rôle très important dans une communauté, dans un pays. C’est un canal de communication qui permet de sensibiliser pour adopter un comportement ou pour inviter les citoyens à abandonner des pratiques malsaines.
Cependant, actuellement au Mali, la comédie est en train de prendre une tournure au profit de la dépravation des mœurs par certains acteurs. En effet, avec l’avènement d’Internet et les réseaux sociaux, plusieurs jeunes, en dehors de tout cadre de formation en art dramatique, se lancent dans ce métier avec des vidéos amateurs postés ça et là.
En effet, avec l’apparition des réseaux sociaux, ils sont nombreux les jeunes qui se sont déversés dans le métier de la comédie. Certes, certains sont passés par des écoles dramatiques, mais d’autres l’ont appris sur le tas avec un certain talent pour certains.
Le talent ne suffisant pas, l’on constate que beaucoup de ces artistes 2.0, transforment l’art en un espace de dépravation des mœurs. Sans doute par inadvertance, ils diffusent des messages ou comportements qui contribuent à la mauvaise éducation des enfants qui ont accès à ces vidéos à travers leurs téléphones smartphones.
« Je regardes les vidéos de nos comédiens et je les félicite beaucoup. Cependant, certains doivent changer leur comportement tel que Lamine Samaké dit Claba. Je regarde très généralement ses vidéos, mais parfois il me dégoûte, car je le trouve très vulgaire avec les insultes, aussi les images des femmes qui passent dans ses vidéos. Au fait, ces comédiens doivent savoir qu’ils sont suivis par les milliers de personnes alors ils doivent se former pour valoriser ce métier et qu’il soit utile pour la société», nous explique Lamine Diarra.
Pour le jeune Daouda Coulibaly, le secteur de la comédie doit être professionnalisé, car ils sont très nombreux les jeunes (garçons et filles) à se transformer en comédiens sans subir aucune formation de base. Ce qui est assez grave selon lui.
«Je suis d’accord que la comédie est en train de nourrir beaucoup de jeunes comédiens, mais ils devraient prioriser leur formation avant d’embrasser ce métier et cela va leur permettre de faire une carrière professionnelle », ajoute-t-il.
Au Mali, on peut rappeler l’existence de certains groupes qui ont excellé dans le domaine, tels que (Yelebougou, Sewayiriba, Gnogolon…) des véritables écoles de formation pour les jeunes qui ont envie de devenir des comédiens.
En outre, il revient aux organisations professionnelles des comédiens et aux autorités publiques de prendre, avant qu’il ne soit trop tard, des mesures pour éviter le dérapage dans ce secteur, comme c’est le cas actuellement dans d’autres domaines juvéniles. Toute chose qui sera bénéfique, non seulement pour les comédiens eux-mêmes, mais aussi pour la valorisation et la promotion de la culture malienne, à travers les chaînes internationales, voire les festivals internationaux.
Source: bamakonews