Le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, M. Bah N’DAW a présidé hier, jeudi 19 novembre 2020 à la Cour Suprême l’audience solennelle de la Rentrée des Cours et Tribunaux 2020-2021 avec pour thème : «La restriction des libertés publiques en période exceptionnelle».
Le Président Bah N’Daw était accompagné par le vice-président, Colonel Assimi Goïta, le Premier ministre, M. Moctar Ouane, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M. Mohamed Sida Dicko. C’était en présence des membres du Gouvernement, des corps diplomatiques et consulaires, des présidents des Cours et Tribunaux, entre autres.
Selon le Président Bah N’Daw, les violences de 2012 dans la partie nord du pays ont créé un climat délétère dont des groupes terroristes ont profité pour occuper les régions de Tombouctou, Gao, Kidal et une partie de celle de Mopti pour s’y adonner à des violations massives des Droits de l’Homme. Le Chef de l’Etat a expliqué que « suite à l’intervention des forces armées maliennes et des forces partenaires internationales, les zones occupées par les terroristes ont été en grande partie libérées ; mais à présent, les populations qui y vivent sont régulièrement victimes d’actes terroristes. Les forces armées maliennes y subissent aussi des attaques asymétriques. »
Le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature a précisé que face à cette crise sans précédent, le Gouvernement de la République du Mali, dans son rôle régalien de défense et de sécurisation du pays, « a, par Décret N° 2013-033/P-RM du 11 janvier 2013, déclaré, à compter du samedi 12 janvier 2013 minuit, l’état d’urgence sur toute l’étendue du territoire national ».
Il en a été ainsi ultérieurement chaque fois pour la sécurité des citoyens et de leurs biens. Usage a aussi été fait du couvre-feu à l’occasion des changements de régimes en 2012 et 2020, ainsi qu’au début de la propagation de la maladie à corona virus ou Covid-19. Il estime que sans sécurité, sans protection publique, il est sans doute difficile d’exercer sa liberté de pensée, d’expression, de circuler etc. « Si le citoyen sait que l’Etat le protège, il jouira davantage, dans l’espace public, de ses libertés fondamentales et individuelles. Si les mesures consistent à davantage de contrôles, ceux qui n’ont rien à se reprocher ne devraient pas être dérangés… En ma qualité de garant de l’indépendance nationale et de l’intégrité du territoire, en vertu de l’article 29 de la Constitution du Mali, si pour assurer la protection de ses citoyens, l’Etat doit adopter des lois qui empiètent sur certaines libertés fondamentales de ceux-ci, j’y vois plutôt une avancée, une capacité d’adaptation face à de nouvelles menaces. Je souscris également à l’application des mesures- barrière et de distanciation sociales restrictives de libertés pour la bonne santé des citoyens », a dit le Chef de l’Etat pour qui, « la lutte contre le terrorisme sous toutes ces formes, le recouvrement de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale sont des défis majeurs. Aucun sacrifice n’est de trop pour relever ces défis. »
Face aux différents défis de l’heure, M. Bah N’Daw a engagé le Gouvernement dans la voie du démantèlement des groupes armés et leur intégration ou réinsertion, le tout dans le respect de la dignité de chaque communauté. « Nous devons également organiser le retour de l’administration dans les localités abandonnées à cause de l’insécurité, élaborer et mettre en œuvre un plan d’urgence humanitaire inclusif. Le Gouvernement de la Transition que je préside, s’engage à mener des actions concrètes, en vue du rétablissement de l’ordre et de la sécurité des personnes et des biens. Je souhaite une large collaboration entre les forces de sécurité, les administrations et les justices de différents pays, en raison du désormais caractère transfrontalier du terrorisme », a-t-il ajouté.
En attendant le (…)
RETROUVEZ L’INTÉGRALITÉ DE L’ARTICLE DANS LE « NOUVEL HORIZON » DU VENDREDI 20 NOVEMBRE 2020
Tougouna A. TRAORE
Source : NOUVEL HORIZON