Le Triumvirat, composé des trois personnalités pour jouer le rôle de facilitateur dans le Dialogue politique inclusif initié dans le cadre de l’Accord politique de gouvernance signé entre le Premier ministre et certains organisations politiques et la société civile, a organisé, le mercredi 17 juillet dernier, dans la salle de conférence du bureau du Médiateur de la République, une conférence de presse pour informer les journalistes nationaux et internationaux du niveau des préparatifs du Dialogue.
La conférence était principalement animée par le Médiateur de la République, Pr. Baba Akhib Haïdara, en présence l’ancien Premier Ousmane Issoufi Maïga, l’ancien ministre de la Culture, Aminata Dramane Traoré (tous membres du Triumvirat) et le président de la commission d’organisation du Dialogue, Cheick Sidi Diarrah.
Le Médiateur de la République a évoqué les raisons de la tenue de cette conférence de presse. Selon lui, cette deuxième conférence du genre a été initiée pour faire le point de l’état d’évolution des préparatifs du Dialogue réclamé par la quasi-totalité de l’ensemble des Maliens. Et de préciser que ce Dialogue ne se déroulera pas entre les membres du Triumvirat et les acteurs politiques, mais plutôt entre les forces vives de la nation malienne elles-mêmes afin de connaître les attentes des uns et autres et dégager une solution à la crise malienne.
En réponse à la question relative aux thèmes qui seront abordés lors de ce dialogue, le Médiateur a été on ne peut plus clair : “Il n’y aura pas de sujet tabou. Le Dialogue concernera toutes les préoccupations des Maliens surtout celles qui peuvent être les causes de la grave crise qui secoue notre pays depuis 2012, notamment les questions sécuritaires, de gouvernance, sociales… C’est normal que le gouvernement exprime ses préoccupations qui ne sont pas mieux que celles des autres”.
Sur la participation de l’opposition, le conférencier dira que lors des deux rencontres que le Triumvirat a eues avec le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) et l’Union pour la République et la démocratie (URD), l’honorable Soumaïla Cissé n’a jamais dit qu’il était contre la tenue du Dialogue. Et de noter que le président du FSD et de l’URD a même indiqué aux facilitateurs qu’il fait partie des premières personnalités politiques à avoir demandé la tenue d’un dialogue entre tous les Maliens afin de sortir définitivement de cette crise.
A sa suite, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga a rappelé que lors de leur prise de fonction, le 25 juin dernier, au palais de Koulouba, le président IBK a affirmé que les facilitateurs qu’ils sont doivent avoir beaucoup de tact et de talent pour aboutir à une convergence de vue des différentes tendances. Avant de préciser que la deuxième conférence de presse du Triumvirat permettra de faire le point du niveau de préparation du Dialogue politique inclusif.
Il s’est également penché sur la nécessité, pour notre pays, de tenir ce dialogue tant souhaité par les forces politiques et la société civile afin de permettre aux Maliens de discuter de tous les problèmes du Mali surtout que notre pays est confronté à une crise multidimensionnelle qui n’a que trop duré.
“Le rôle du Triumvirat, c’est de faciliter ce dialogue entre les Maliens afin qu’ils puissent s’écouter, s’entendre et se mettre d’accord sur l’essentiel. Et si chacun reste dans son coin, nous n’allons jamais nous retrouver autour des préoccupations majeures de notre nation. Donc il est nécessaire que ce dialogue se tienne. Car, il découle d’une revendication de presque la totalité des acteurs politiques et de la société civile de notre pays”, a-t-il ajouté.
A le croire, les facilitateurs ont rencontré certains anciens chefs d’Etat maliens et des personnalités de notre pays afin d’obtenir leur adhésion totale et massive à la tenue de ce dialogue. “Notre rôle n’est pas de juger, mais nous facilitons le débat entre les Maliens en puisant en nous-mêmes les ressources nécessaires pour la résolution de notre crise. Nous invitons la presse à jouer pleinement son rôle d’interface pour la bonne conduite de ce dialogue”, a-t-il conseillé.
De son côté, l’ancien ministre de la Culture, Aminata Dramane Traoré a invité les acteurs politiques et de la société civile à avoir la capacité d’aller de l’avant en faisant un effort d’accepter de se contredire. “Nous savons que le doute et la méfiance demeurent dans l’esprit de chaque acteur par rapport à la bonne tenue de ce processus et les résultats qui en découleront. Mais, n’oublions que nous sommes confrontés à des problèmes maliens. Donc ce dialogue est un espace d’écoute et de négociation afin nous puissions dissiper ces doutes et ces méfiances pour poser désormais les bases d’un développement durable de notre pays”, a-t-elle conclu.
Boubacar Païtao
Source: Aujourd’hui-Mali