Auteur d’un doublé contre Naples (3-2), l’Ivoirien Gervinho a contribué au succès de l’AS Roma, mercredi 5 février, lors de la demi-finale aller de la Coupe d’Italie. Surtout, le coéquipier de Didier Drogba et de Yaya Touré en sélection nationale est redevenu ce joueur malicieux qui avait fait les beaux jours de la Ligue 1 avec Lille. Grâce notamment à son mentor et entraîneur, Rudi Garcia.
« Désormais, la page est tournée. Je ne veux plus penser à Arsenal ». C’est ce que disait Gervhino au moment où il quittait le club londonien l’été dernier. Le voilà désormais libéré une bonne fois pour toutes. Depuis son arrivée à la Roma, Gervhino n’a pas tardé à se faire un nom, cette fois pour de bon.
Meilleur buteur de la Roma
Mercredi soir, l’AS Rome a battu Naples (3-2) de justesse grâce à un doublé de l’international ivoirien, après s’être fait remonter ses deux buts d’avance, dans la demi-finale aller de la Coupe d’Italie au stade Olympique. Sa deuxième réalisation, à deux minutes de la fin du match, donne un but d’avance à la Roma, avant la demi-finale retour.
Désormais, Gervinho a pris seul la tête du classement des buteurs romanistes avec 8
buts toutes compétitions confondues. Après quelques spectaculaires ratés devant la ligne en début de saison, il est en train de changer sa réputation de joueur qui « ne voit pas le but » ( « non vede la porta », en italien). En Italie, Gervhino a de nouveau montré avec ses dribbles, sa vitesse d’exécution et ses débordements qu’il n’avait pas fini de grandir. Et il est devenu l’un des chouchous de son public, en les mettant plus vite que prévu dans sa poche.
L’Ivoirien est désormais le même que celui qui avait fait les beaux jours de Lille et de la Ligue 1 en compagnie de Rudi Garcia. Entre 2009 et 2011, il avait joué 93 matches et avait inscrit 36 buts. Au Mans, toujours sous les ordres de Rudi Garcia, il avait été la révélation du championnat français (2007-2008). « J’ai eu beaucoup de sollicitations cet été, mais lorsque Rudi m’a contacté, j’ai fermé la porte aux autres destinations », a reconnu l’Ivoirien au moment de son transfert. Pour Gervhino, Rudi Garcia est un vrai père. L’ancien coach lillois le connaît pas cœur. C’est à Lille que Gervhino remporte ses deux et uniques titres collectifs : championnat de France et Coupe de France (2011).
La confiance retrouvée
Gervhino peut donc définitivement oublier ce passage en Angleterre qui lui a valu pas mal de doutes et des tonnes de critiques. En 63 matches sous le maillot des Gunners, il n’a inscrit que 11 buts. « Je ne regrette pas d’être allé en Angleterre et à Arsenal. J’espérais beaucoup plus, c’est vrai. Je regrette simplement de ne pas avoir eu davantage ma chance de vraiment m’exprimer. J’aurais préféré que Wenger m’apporte sa confiance. Cela n’a pas été le cas », avait déclaré Gervhino dans le quotidien français L’Équipe au moment de son départ.
En mai 2013, il avait été sifflé par une partie du public de l’Emirates Stadium et avait dû faire face aux critiques virulentes de la presse. Arsène Wenger avait déclaré qu’il avait pris la décision de laisser partir l’international ivoirien, car il semblait jouer avec un manque de confiance, notamment à l’Emirates Stadium. « Le peu de temps de jeu que tu as, tu as tellement envie de bien faire que tu te mets la pression », a répondu Gervhino.
« J’ai trouvé le même Gerivnho que j’avais à Lille. Le joueur capable d’éliminer en un contre un, capable pratiquement 7 fois sur 10 de faire des appels en profondeur quand le jeu le demande », disait il y a quelques mois Rudi Garcia sur Canal +. Une situation qui tranche donc avec les deux années anglaises de l’Ivoirien. Tout en ajoutant : « Il faut que tout le monde comprenne que si Gervinho n’est pas sur le terrain, toutes les occasions n’existent pas. »
Si cette saison, c’est la renaissance de la Roma, c’est aussi celle de Gervhino. Le double Prix Marc-Vivien Foé- RFI (2010-2011) est de retour pour le plus grand bonheur des tifosis.