Au Burkina Faso, la psychose demeure dans certains villages situés au nord du pays depuis le passage d’hommes armés dans des écoles la semaine dernière. Plusieurs d’entre elles avaient reçu la visite d’hommes armés venus exiger des enseignants d’abandonner le programme actuel au profit des enseignements du «Coran et de l’islam».
Selon nos sources, ces individus sont arrivés dans les villages sur des motos. Ils sont passés à deux ou à quatre dans les différentes classes en présence des élèves. Armes à la main, ils ont intimé l’ordre aux instituteurs de revoir leur programme d’enseignement. Ces individus armés ont dit ne pas en vouloir « personnellement aux enseignants », mais à leur enseignement.
« Nous défendons le Coran » ont-ils martelé, selon un témoin. C’est ainsi qu’ils ont demandé aux instituteurs de se consacrer désormais à l’enseignement du « Coran et de l’islam », sous peine de représailles. Avant de disparaitre vers la frontière avec le Mali. Ces hommes armés s’exprimaient en français et en arabe. Et leurs propos ont été traduits en langue locale selon des témoins.
Pris de panique, tous les enseignants, les agents de santé et plusieurs agents des services publics ont commencé à déserter les villages. « La psychose s’est installée dans les villages », selon un agent de l’administration publique. « Même les villageois avaient commencé à fuir les villages », a confié à RFI cette même source.
Les forces de défense et de sécurité ont renforcé leur position sur place. Ils se font de plus en plus visibles sur le terrain. Une cellule de prise en charge psychologique est mise en place pour apporter du soutien aux populations affectées. Le ministre en charge de l’Education nationale s’est rendu sur place pour rencontrer les enseignants et les parents d’élèves en vue de les rassurer du soutien du gouvernement
Source : RFI