Quatre saisons de pluies défaillantes depuis fin 2020 ont provoqué la pire sécheresse depuis au moins 40 ans, tuant des millions de têtes de bétail, détruisant les récoltes et plongeant des régions du Kenya, de Somalie et d’Éthiopie dans des conditions proches de la famine.
Plus d’un million de personnes ont quitté leurs foyers à la recherche de nourriture et d’eau. Début 2022, le PAM avait appelé à la mobilisation de fonds pour venir en aide aux 13 millions de personnes alors menacées par la faim dans la Corne de l’Afrique. Mi-2022, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui a capté l’attention des donateurs mondiaux et fait exploser les prix des denrées alimentaires et du carburant, le PAM estimait que 20 millions de personnes nécessitaient une aide urgente dans la région.
Ce nombre atteindra «au moins 22 millions d’ici septembre», souligne le PAM dans un communiqué. Il «continuera d’augmenter et la faim s’aggravera si la prochaine saison des pluies (d’octobre à décembre) échoue et que les personnes les plus vulnérables ne reçoivent pas d’aide humanitaire», ajoute l’agence onusienne, estimant que «la famine est désormais un risque sérieux, en particulier en Somalie». «Il n’y a toujours pas de fin en vue à cette crise de la sécheresse (…) Le monde doit agir maintenant pour protéger les communautés les plus vulnérables de la menace d’une famine généralisée dans la Corne de l’Afrique», exhorte le directeur exécutif du PAM, David Beasley, dans le communiqué.
Selon le PAM, 418 millions de dollars sont nécessaires sur les six prochains mois venir en aide aux populations les plus touchées. Le mois dernier, les États-Unis ont annoncé débloquer 1,2 milliard de dollars de nourriture et de traitements contre la malnutrition pour endiguer le risque de famine dans la Corne de l’Afrique et exhorté les autres pays à se joindre à cet effort.