Le véhicule frappé par un engin explosif improvisé (EEI) transportait une soixantaine de personnes dans le centre du pays. Quatorze d’entre elles ont été tuées mardi. Aucun groupe djihadiste n’a dans l’immédiat revendiqué l’attentat.
Quatorze passagers d’un autocar ont été tués mardi matin dans la région de Mopti, lors de l’explosion d’une mine artisanale sur la route reliant la localité de Douentza (centre du Mali) à la plus grande ville du nord, Gao. Le véhicule, qui transportait une soixantaine de passagers, se trouvait dans une zone où différents groupes djihadistes opèrent et où des milices ethniques rivales tuent régulièrement des civils, phénomène que le Niger et le Burkina Faso, pays frontaliers, connaissent aussi.
Salif Traoré, ministre de la Sécurité et de la Protection civile, a ajouté que vingt-quatre blessés, dont sept dans un état critique, ont été transportés en hélicoptère. La Mission des Nations unies au Mali (Minusma) a «condamné cette attaque» sur Twitter, précisant que deux femmes et deux enfants faisaient partie des blessés. Selon le responsable de compagnie de car, la Sonef, Oumar Ould Mamoud, «l’armée malienne est sur place pour les secours, la mission de l’ONU aussi». «Les passagers qui ont échappé à la mort avaient très peur. Ils ont été rassurés par l’arrivée d’une escorte militaire malienne qui passait par coïncidence sur le tronçon» a ajouté cette source. La route a été coupé pendant deux heures afin de «sécuriser» les lieux.
Un accord de paix qui tarde à être appliqué
Le nord du Mali était tombé aux mains de groupes djihadistes en mars 2012. Malgré les interventions militaires Serval (2013-2014) et Barkhane (depuis 2014) lancées par la France ainsi que l’opération Minusma créée par l’ONU en avril 2013, des pans entiers de territoires restent toujours contrôlés par ces groupes armés. Un accord de paix signé en 2015, censé apporter une paix durable et disperser les groupes djihadistes, tarde à être appliqué puisqu’aucune avancée concrète n’a été apportée.
Deux principaux groupes djihadistes sont présents au Mali. Le premier, le «Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans», une fusion de plusieurs groupe djihadistes, sous la direction du Touareg malien Iyad Ag Ghaly et affilié à al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), a revendiqué les principaux attentats dans le Sahel depuis sa création officielle en 2017. Le second, «l’Etat islamique dans le Grand Sahara» (EIGS), est essentiellement actif dans le nord-est du Mali ainsi qu’au Niger et au Burkina Faso.
Les violences contre les civils et contre les forces militaires internationales s’intensifient depuis 2015, malgré le renforcement de la présence de Casques bleus au nord du Mali depuis quelques mois. Néanmoins, les attaques à l’engin explosif improvisé (EEI, IED en anglais) restent relativement rares. Le dernier attentat s’était produit en janvier 2018, au centre du pays, où vingt-quatre civils maliens et burkinabés avaient aussi été tués lors de l’explosion d’une mine au passage de leur autocar.
Source : Figaro.Fr