Le Chef de file de l’opposition et également le président du directoire du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), Soumaila CISSE, est sorti, hier mardi, de son silence sur le scandale de l’achat des hélicos PUMA, en animant un point de presse. Pour situer les responsabilités de cette affaire assimilable à une haute trahison, Soumaila CISSE a annoncé qu’ils ont saisi l’Assemblée nationale, le 26 août 2019, pour mener des investigations.
« Inadmissible », « incroyable », qualifiait ainsi Soumaila CISSE, le chef de file de l’opposition, le scandale financier sur l’achat des hélicoptères Puma lors de son point de presse tenu, ce 3 septembre 2019, à la Maison de la presse de Bamako. À cette occasion, il était accompagné de Me Mountaga TALL du CNID, Choguel Kokalla MAIGA du MPR.
Cette sortie du Chef de file de l’opposition marque la fin de son silence sur cette affaire largement commentée, ces dernières semaines dans le pays. Profitant de cette tribune, M. CISSE a rappelé que sous l’ère d’IBK, le Mali a connu des scandales en série, des détournements des biens publics.
Pour le chef de file de l’opposition, les scandales se sont multipliés tragiquement en phase avec les cortèges funèbres consécutifs aux violences meurtrières, mafieuses et terroristes grandissantes au nord et au centre du pays au cours desquelles, nos compatriotes, abandonnés par le pouvoir central, ont payé un très lourd tribut.
« De 2013 à 2019, l’insécurité galopante et effrénée qui frappe notre pays a occasionné la mort de plus de 4000 civils et militaires, dont plus de 500 pour le seul premier semestre de 2019. C’est tout simplement inacceptable. Intolérable », a soutenu Soumaïla CISSE !
En revenant sur la malversation financière consécutive au marché d’achat des hélicoptères pour l’armée malienne, il soutient qu’au nom de l’équipement des Famas, ce sont des milliards de FCFA qui ont été détournés par le régime en place.
« Pourtant, plus de 7 milliards de francs CFA ont été décaissés par l’État pour cette opération d’achat. Au moment où nos forces armées tombent quotidiennement sur-le-champ de l’honneur faute de moyens matériels adéquats et performants, il est inadmissible de tolérer de tels scandales », a déclaré Soumaila CISSE.
Avant la révélation de ce scandale, le président IBK tenait vaillamment des discours d’assurance quant à l’équipement de nos soldats, malheureusement au grand désarroi des Maliens, les avions achetés sur fonds propre de l’Etat du Mali se sont révélés comme des épaves, non opérationnels. Que du Gâchis, estimait l’opposition.
« Affirmer sans ambages que notre pays est en guerre et utiliser ou laisser utiliser à d’autres fins les ressources destinées à équiper et à former l’armée pour qu’elle puisse faire face à l’ennemi et l’annihiler à tout moment et partout sur le territoire national, cette affirmation constitue un acte assimilable à de la haute trahison de la part du Chef suprême des armées, susceptible d’ouvrir la voie à sa mise en accusation », a affirmé le conférencier.
Au regard de l’ampleur de ce drame et ses conséquences sur l’armée, le responsable du FSD a affirmé avoir saisi l’Assemblée nationale d’une demande formelle à la date du 26 août 2019 afin qu’elle procède à toutes les investigations nécessaires et urgentes. Son souhait, à travers ces enquêtes, est de situer les responsabilités tout en répondant aux questions suivantes : Qui sont les responsables de ces tragédies ? Qui a choisi et commandé les hélicoptères ? Qui a ordonné les achats et à quel coût ? Qui a procédé aux règlements et de quelle manière ? Comment se sont opérées les transactions ? Pourquoi les hélicoptères Puma sont-ils cloués au sol ? Pourquoi les avions super Tucanos livrés n’ont-ils pas les équipements de combat appropriés ? Pourquoi deux avions Super Tucanos n’ont-ils jamais été livrés ?
Il appartient désormais à l’Assemblée nationale du Mali, après enquête, de renvoyer devant les juridictions compétentes toute personne impliquée dans cette cascade intarissable de scandales, a-t-il ajouté. En effet, pour Soumaila CISSE, les auteurs de ce scandale qu’il s’agisse du président de la République, du Premier ministre, des ministres et de leurs éventuels complices civils et militaires sont poursuivables des crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions.
Ainsi, ils peuvent être traduits en justice pour haute trahison, de détournement et la complicité de détournement de fonds publics par l’engagement irrégulier des finances publiques, d’utilisation frauduleuse des deniers publics ; de favoritisme, le trafic d’influence et la prévarication ; de trahison et le mensonge d’état ; de fraudes fiscales et douanières.
« Plusieurs drames auraient pu être évités et des centaines de vies auraient pu être épargnées et sauvées si notre armée avait été véritablement dotée de moyens aériens adéquats, entre autres équipements d’intervention », est persuadé Soumi champion.
Par Sikou BAH
Source : INFO-MATIN