En sept ans, les combats ont changé de forme. Pour rassurer les populations et déloger les groupes armés, la force française « Barkhane » s’est engagée depuis janvier sur ce nouveau secteur d’opération. « Une ouverture de théâtre… une Terra incognita », résume le colonel Jean-François Calvez, qui commande certaines des opérations de « Barkhane » au nord et compte plus de 600 hommes sous ses ordres. Ce 23 avril, illance une nouvelle opération. Soixante-dix hommes engagés pour quatre jours autour de Ouinerden et de Gossi avec pour objectif de mieux maîtriser cette zone stratégique pour les groupes djihadistes engagés au Sahel.
Pour la plus grande opération militaire extérieure française, il s’agit avant tout de combler le vide. « Ici iI n’y a pas de paix. Ni de Mali. Où est l’Etat ? », s’exclame Abdul Salam Ag Hati en se dirigeant vers ce qui fut la sous-préfecture de Ouinerden. « Les représentants de l’Etat ont peur de venir. Ils sont trop menacés », ajoute le vieil homme, en entrant dans le bâtiment, lui aussi abandonné. Il y a an, le sous-préfet de Ouinerden a été assassiné. Les autorités locales ont déserté, effrayées par cette menace confuse, entre terrorisme et banditisme.