Dans une lettre confidentielle adressée au chef de mission EUCAP-Sahel Mali, le ministère de la Sécurité et de la Protection civile proteste contre le fait qu’un aéronef puisse survoler sans l’aval du ministère.
« Il m’est revenu que votre Mission a procédé dans la journée du 22 novembre 2019 à un exercice de simulation d’évacuation à bord d’un aéronef dans le village de Werékéla Commune rurale de Konobougou sans au préalable associer les forces de Sécurité intérieure à son organisation », peut-on lire dans cette lettre. Le général Salif Traoré, ministre de la Sécurité et de la Protection civile à « notifier sa surprise face à cet agissement qui s’inscrit en dehors du cadre d’échanges et de partenariat fécond avec mon département, et qui a en outre, semé l’émoi au sein des populations ».
Il me plait, ce faisant, de vous inviter dorénavant, rester strictement dans ce cadre, l’objectif; « recherche étant à la fois et de concert d’assurer au mieux la quiétude des populations et d’éviter tout éventuel malentendu, voire incident », conclut la lettre.
Par contre, de sources locales, un homme serait sorti de l’aéronef. Les mêmes sources précisent que cet homme qui est sorti de l’appareil a été accueilli par des inconnus dans un véhicule noir dont aucune personne n’a pu spécifier sa destination ni sa marque. Certains précisent que la voiture en question a pris la destination de Bamako. Depuis, la population de Fana cherche à savoir les raisons.
Apparemment, la population de Wérékéla n’a pas accordé assez d’importance à cet acte et pense que c’est normal. Si l’avion en question a pris la direction de Bamako, l’aéroport Modibo Kéïta Sénou doit avoir des informations sur cet appareil. En tout état de cause, la population de Fana veut mieux comprendre surtout dans un pays d’insécurité comme le nôtre, aucune action n’est à négliger. Plus encore, vu la menace djihadiste qui se précise de plus en plus ces derniers jours à Bamako avec ses lots d’arrestations, Bamako doit être sur ses gardes.
Sur un autre plan, il faut aussi relever le fait que depuis un moment, des informations circulent selon lesquelles des avions atterrissent nuitamment et déchargent de quoi, nul ne sait. Et depuis, plusieurs localités où ces faits se sont produits ont été nommées. Bizarrement, aucune autorité n’a levé son petit doigt pour dire quoi que ce soit. C’est dire que de telles pratiques ont cours dans notre pays sans que personne cherche à savoir d’où viennent ces appareils volants. Pour ces raisons, il importe de savoir si cette lettre du ministre de la Sécurité n’est-elle pas paradoxale au vu de ce qui se fait chaque jour? Étant donné que des rumeurs courent que l’accord de défense interdirait aux avions militaires maliens de voler sans l’accord de la France.
K. Komi LE COMBAT