BARSIS, Libye (Reuters) – Un kamikaze s’est fait exploser avec son véhicule piégé dimanche à un point de contrôle devant une base militaire près de Benghazi, dans l’est de la Libye, et a tué 13 soldats, au cours de la première attaque de ce type commise dans le pays depuis la révolution de 2011 contre Mouammar Kadhafi.
Les explosions de voitures piégées et les assassinats de militaires et policiers sont fréquents à Benghazi, notamment dans le cadre d’affrontements entre l’armée et les activistes du groupe radical Ansar al Charia, mais l’attentat suicide marque peut-être un changement de tactique pour s’aligner sur un mode d’attaque pratiqué à de multiples reprises au Proche-Orient.
Le kamikaze a fait exploser son véhicule devant la base de Barsis, à une cinquantaine de kilomètres de Benghazi.
“Un véhicule Toyota s’est approché du point de contrôle et s’est garé”, a déclaré Aymen al Abdlay, un responsable militaire de Benghazi. “Il y avait un jeune homme qui conduisait, mais quand les militaires se sont approchés pour vérification, le véhicule a explosé.”
Toutes les personnes tuées dimanche sont des militaires libyens, selon des sources médicales et des services de sécurité. L’attentat n’a pas été revendiqué.
Le gouvernement a reporté les célébrations prévues le 24 décembre, à l’occasion de la fête de l’Indépendance, et a décrété trois jours de deuil pour les victimes de ce que Tripoli a qualifié de “lâche attentat terroriste”.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi fin 2011, le pouvoir libyen peine à imposer son autorité aux nombreuses milices combattantes issues de la révolution et aux groupes islamistes. La ville de Benghazi est secouée depuis plusieurs mois par des attentats presque quotidiens.
Ayman al Warfalli, avec Ghaith Shennib à Tripoli; Tangi Salaün, Danielle Rouquié et Julien Dury pour le service français
source : Reuters