La Chine a exhorté, lundi 16 septembre, l’Iran et les États-Unis à la « retenue », face aux accusations de Washington tenant Téhéran pour responsable d’une attaque de drones contre des installations pétrolières saoudiennes, revendiquée par des rebelles yéménites.
« Nous invitons les parties concernées à s’abstenir de prendre des mesures qui conduiraient à une escalade des tensions dans la région », a indiqué, lundi, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Un commentaire en réaction à l’attaque de drones menée contre des installations pétrolières saoudiennes. Ce raid a provoqué, samedi, des incendies dans deux installations pétrolières du groupe Aramco, obligeant l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial d’or noir, à réduire temporairement de moitié sa production.
Les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l’Iran et qui font face depuis cinq ans à une coalition militaire menée par Ryad, ont revendiqué ces attaques. L’incident a été condamné « fermement » par la Maison Blanche. Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a accusé Téhéran d’avoir « lancé une attaque sans précédent contre l’approvisionnement énergétique mondial ». Du côté iranien, le porte-parole de la diplomatie, Abbas Moussavi, a jugé que les remarques américaines sont destinées à « écorner la réputation d’un pays afin de créer un cadre pour de futures actions contre lui ».
« Préserver ensemble la paix et la stabilité au Moyen-Orient »
Les tensions entre les deux pays sont exacerbées depuis que les États-Unis se sont retirés unilatéralement en 2018 de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015, avant de rétablir des sanctions économiques contre Téhéran. « Nous espérons que les deux parties pourront faire preuve de retenue et préserver ensemble la paix et la stabilité au Moyen-Orient », a souligné Hua Chunying, dont le pays est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. « En l’absence d’une enquête incontestable qui permette de tirer des conclusions, il n’est peut-être pas responsable d’imaginer qui doit être tenu pour responsable », a-t-elle ajouté.
Les tensions entre l’Iran et les États-Unis ont déjà menacé de tourner à l’affrontement militaire direct en juin, après que la République islamique eut abattu un drone américain.