Déçue de la gestion de certaines affaires de la République par le régime IBK, l’opposition parlementaire VRD avait déposé une motion de censure contre le gouvernement. Ladite motion qui portait sur la mauvaise gestion par le gouvernement, des questions de migration, sécurité et mauvaise organisation des élections communales du 20 novembre dernier, a été rejetée par l’écrasante majorité des députes. Seuls 33 ont voté pour, après des débats houleux entre opposition et majorité.
Avec le rejet de cette motion de censure, le Premier ministre Modibo Kéita conserve son fauteuil, conformément à la constitution du Mali et le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Celui-ci (le Premier ministre) ne peut démissionner que lorsque les 2/3 des députés votent pour la motion de censure. Tel n’a pas été le cas et Modibo Kéita restera à son poste de Premier ministre jusqu’à nouvel ordre.
Au cours des débats, les députés de l’opposition ont tenté de prouver avec quelques preuves à l’appui, l’incapacité du gouvernement à combler les attentes des Maliens en matière de migration et de sécurité.
Elle a dénoncé avec fracas, les politiques de migration surtout la signature d’un prétendu accord avec l’UE sur l’immigration. Non seulement, l’opposition a décrié la mauvaise organisation des élections communales qui n’ont pu se tenir dans toutes les communes, mais elle a aussi indiqué que le gouvernement est incapable d’assurer la sécurité des populations et de leurs biens.
Face à ces affirmations, la majorité parlementaire a indiqué qu’il n’y a pas de pays où il n’y a pas de problème de sécurité. Même les pays dits développés font face au même problème.
Pour le Premier ministre, la sécurité des Maliens demeure une préoccupation majeure de son gouvernement et des avancées notables ont été enregistrées ces dernières années en termes d’équipements et de formation des forces armées et de sécurité. L’adoption de la Loi d’orientation et de programmation militaire, dit-il, en est l’illustration.
« Le peuple du Mali n’est pas à terre, il est fièrement debout, il n’est pas non plus humilié », a-t-il affirmé. Pour Modibo Kéita,« l’honneur du Mali dépendra de notre énergie à refuser le compromis ».
Sans s’attarder sur la signature ou non par le gouvernement d’un accord sur la migration, Modibo Kéita a expliqué que la migration est un élément culturel de notre pays et elle contribue au financement de notre économie.
Le gouvernement, a-t-il assuré, appuie de toutes ses forces, la migration légale ou régulière par rapport à la migration irrégulière ou clandestine. Autrement dit, le gouvernement ne cautionne et ne cautionnera pas la migration irrégulière.
« Nous estimons qu’il faut s’attaquer aux racines de cette migration irrégulière. Et s’attaquer à elle, c’est créer des projets structurants, former les jeunes, c’est créer plus d’emplois pour les candidats à cette migration irrégulière’’..
Il a assuré que son gouvernement va tout mettre en œuvre pour régulariser les Maliens en situation irrégulière et faire en sorte qu’ils ne soient pas humiliés.
Parlant des élections, il a précisé que là où elles n’ont pu être tenues, des autorités intérimaires y seront désignées. Ce sont 59 communes qui sont dans cette situation, même si la mise en place des autorités intérimaires tarde, due aux incompréhensions entre gouvernement et groupes armés.
Le Premier ministre a invité les Maliens à régler les problèmes du pays à travers le compromis et non la compromission.
Pour l’honorable Moussa Timbiné, il y a dans cette histoire de motion de censure une volonté délibérée de certains à vouloir ternir l’image du Mali.
« Même si ça ne va pas, nous ne devons pas dire ce qui peut ternir l’image du Mali ou faire fuir les investisseurs. Nous ne devons pas tout dire en matière de sécurité. Je n’ai jamais entendu notre opposition dire que ça va, même si elle sait que des avancées ont été enregistrées dans certains secteurs comme l’agriculture. Certains sont pressés d’arriver au pouvoir. C’est Dieu qui donne le pouvoir, je leur demande d’attendre leur tour. IBK s’est patienté et aujourd’hui il est au pouvoir. Quand IBK était dans l’opposition, il n’a jamais demandé de marcher pour dénoncer quoi que ce soit. Si ça n’allait pas, il privilégiait le dialogue et les consultations politiques. IBK a souvent fait des contributions écrites pour aider le régime », a martelé l’honorable Timbiné.