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Assemblée nationale : La bataille du perchoir aura lieu !

Le désistement du président sortant Issaka Sidibé au perchoir de l’Assemblée nationale ouvre le bal des prétendants et crée l’embouteillage au sein du parti présidentiel, le RPM.

 

Plusieurs prétendants, un seul fauteuil. La bataille pour succéder à l’honorable Issaka Sidibé au perchoir de l’Assemblée nationale aura bel et bien lieu, probablement entre les honorables Baber Gano, Mamadou Diarrassouba, Assarid Ag Imbarcaouane, Moussa Timbiné, Mamadou Frankaly Keita.  Lequel de ces déclarés candidats remportera ? Le RPM passera-t-il la main à son allié historique, ADEMA-PASJ ? On ne saurait répondre par affirmatif. Mais, une chose est sûre la guerre politique entre ces deux formations, détenant la majorité des députés et les prétendants eux-mêmes, n’est plus un doute. Elle aura lieu, même de courte durée.

Largement médiatisés pour occuper le perchoir, des députés élus dès le 1er tour du scrutin, le 29 mars, et ceux  déclarés gagnants par les résultats provisoires du second tour du ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation ne sont plus les seuls annoncés comme des prétendants au fauteuil.

La proclamation des résultats définitifs par la Cour Constitutionnelle, le jeudi 30 avril dernier, a remis la pendule à l’heure, redistribué les cartes, avec l’arrivée dans la course des potentiels présidentiables de l’hémicycle notamment Moussa Timbiné et Mamadou Frankaly Keita.

Même réduit par le nombre de ses députés par rapport à la législature sortante, le RPM garde son titre de première force politique du Mali avec 51 députés, suivi de l’ADEMA-PASJ 23 députés, constituant la majorité absolue avec 74 parlementaires.

Dans les états-majors du Rassemblement pour le Mali(RPM) et l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ), la question du choix du futur président de l’Assemblée nationale suscite débat. Selon une source proche de l’ADEMA-PASJ, les responsables de cette formation politique réclament la présidence de l’Assemblée nationale mettant en exergue la fidélité de leur soutien au président de la République IBK. Egalement, au sein du RPM, plusieurs caciques sont annoncés candidats. Nous revenons ici sur chacun des prétendants.

L’honorable Me Baber Gano

Elu dès le 1er tour dans la circonscription électorale de Djenné, région de Mopti, Me Baber Gano est le secrétaire général du RPM, parti au pouvoir. Précédemment ministre de l’intégration africaine, Me Baber Gano est également membre fondateur du parti présidentiel. A l’Assemblée nationale et au regard de son titre dans le parti, il demeure le chef de tous les élus de sa formation politique. Il est de facto annoncé candidat pour le perchoir.

L’honorable Mamadou Diarrassouba

Seul député sortant revenu avec une liste propre de cinq députés à l’Assemblée nationale est bien Mamadou Diarrassouba, premier questeur de l’institution parlementaire, élu à Dioila dans la région de Koulikoro. Le secrétaire à l’organisation du RPM, Diarrassouba est annoncé candidat pour le perchoir. Sa candidature est largement médiatisée contrairement à certain. Il espère briguer ce poste parce qu’il est le seul à ramener quatre autres députés de la même liste que lui. Suffit-il pour prétendre au perchoir. Wait and see.

L’honorable Moussa Timbiné

Le 1er vice-président de la 5e législature sortante et président du bureau national de la jeunesse RPM, Moussa Timbiné, est aussi annoncé parmi les prétendants à la présidence de l’Assemblée nationale. Ses partisans mettant en avant sa fidélité en vers le président de la République IBK et ses multiples manifestations de soutien à l’action gouvernementale et aux forces armées du Mali pensent que son heure a sonné. Selon eux, la décision du président de la République de placer son second mandat sous le signe de la promotion de la jeunesse du pays trouverait sa justification, quand le président de la jeunesse RPM aura accédé au perchoir.

L’honorable Mamadou Frankaly Keité

Conseiller spécial du président de la République, Mamadou Frankaly Keita est également président de la fédération RPM du district de Bamako et ancien ministre de l’énergie et de l’hydraulique. Elu député en Commune I, l’honorable Mamadou Frankaly Keita demeure l’un des favoris pour la présidence de l’Assemblée. Certaines indiscrétions affirment qu’il serait le choix du Président IBK  pour le perchoir.

L’honorable Assarid Ag Imbarcaouane

Le secrétaire général de l’ADEMA-PASJ, Assarid Ag Imbarcaouane, est élu à Gao. Avec 21 ans de carrière parlementaire, Assarid revient dans la 6e législature où tous les barons de son parti plaident pour qu’il soit élu au perchoir. Depuis son retour raté à l’hémicycle en 2013, ce  Touareg républicain, homme de paix et de dialogue, occupait le poste de conseiller spécial du Premier ministre à la primature. Spécialiste des questions du Nord- Mali,  Assarid Ag est l’homme d’une grande expérience politique qu’il avait mise en son temps au service de la diplomatie parlementaire et de la gestion efficiente de l’Hémicycle.

Selon ses proches, il fait partie des rares hommes politiques qui ne fâchent jamais et qui réussit les missions à lui confier. C’est pourquoi les responsables politiques de son parti ADEMA-PASJ se trouvent en bloc derrière lui pour plaider le parti présidentiel et le Chef de l’Etat à confier l’Assemblée nationale à cet homme qui aime le Mali et le prouve.

Interrogé sur le pourquoi de ces nombreuses annonces de candidature par les candidats eux-mêmes issus du RPM sans que leur parti ne désigne un potentiel candidat, un ancien député à l’Assemblée nationale affirme ceci :

« Vous savez l’Assemblée nationale est un lieu hautement politique, les gens ne se font pas de cadeaux. Quand tu ne te bats pas, tu n’as rien. Le tout s’obtient à la suite d’un débat houleux et de coup bas ».

La présidente du fonds au profit des victimes de la CPI, Mme Doumbia Mama Koité, invitée à se prononcer sur les tractations des députés pour le perchoir n’avait pas voulu réagir affirmant qu’elle n’est politique. Mais, elle a ajouté. « Je suis très contente, quand même, du quota des femmes députés à l’Assemblée nationale ». « Il faut que le futur président de l’Assemblée nationale soit un démocrate. Il faut qu’il ait le regard sur les préoccupations du peuple malien », a-t-elle poursuivi.

En définitive, nous constatons que la bataille pour succéder à l’honorable Issaka Sidibé à la tête de l’Assemblée nationale est ouverte, des potentiels candidats sont connus. Alors, il y aura-t-il de surprise ou l’un d’entre eux sera le futur président de l’Assemblée nationale ? Attendons voir.

Ousmane Morba

L’Observatoire

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