Samedi 5 octobre, les élus nationaux étaient, pour la tenue de leur session extraordinaire, réunis à l’Assemblée nationale du Mali. À cette occasion, l’honorable Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition malienne, a proposé à ses homologues, la mise en place d’une commission spéciale qui va être chargée de mener des investigations portantes sur l’affaire d’achat d’avions, d’hélicoptère, et d’équipements militaires. Demande qui va être finalement acceptée.
La nouvelle commission exclusivement composée de députés maliens aura comme charge de faire des investigations relatives aux détournements et malversations financières qui concernent l’achat des avions, d’hélicoptères, et d’équipements militaires. Selon le député de Niafunke, « le prix d’achat exact de l’aéronef présidentiel n’est pas connu ».
Soumaila Cissé repose sa présente demande sur l’opacité qui se trouve autour du processus d’acquisition de l’avion présidentiel, acheté selon lui, en dehors de toute procédure budgétaire en vigueur.
À propos d’achat des équipements militaires, le chef de file de l’opposition s’est, via une lettre, adressé au président de l’Assemblée nationale. À lire laquelle, le député Soumaila relate le rapport du vérificateur général attestant un détournement de plus de 9 milliards de nos Francs.
Parlant de l’achat d’hélicoptères puma, l’honorable Cissé laisse entendre que le premier appareil d’occasion a été payé à près de 3,5 milliards de F CFA. Cela, en toute violation des normes prévues en la matière. Cet avion, ajoute-t-il, reste cloué au sol en dépit d’achat de pièces de rechange à hauteur de 3 milliards.
Acheté auprès d’Airbus sur la base d’un document contractuel jugé « illisible », le second hélicoptère a coûté environ 3,9 milliards de nos francs.
Dans son intervention, Soumaila a soutenu qu’en juin 2015, le Mali a signé un contrat de 88,7 millions de dollars américains, soit environ 51,682 milliards de nos francs pour l’acquisition de six avions de guerres super tucano. Parmi lesquels, dit-il, seulement quatre ont été livrés. Les deux autres dont la valeur s’estime environ à 20,7 millions de dollars, soit 11,2 milliards de F CFA, « n’ont jamais été livrés ».
Venu pour convaincre ses homologues, l’opposant Soumaila a également mis l’accent sur le contrat de formation des 15 pilotes maliens par le gouvernement dont le coût s’élevait à 3,78 milliards de F CFA.
Cela, alors qu’il ressort des vérifications des experts en la matière que le montant de formation d’un pilote s’élève entre 20 et 35 millions de nos francs contre les 250 millions F CFA facturés.
En somme, le chef de file estime que ces différentes opérations ont été effectuées sur la base des taux d’échange imaginaire par le fait que les contrats ont été paraphés en dollar américain. Cela, dit-il, alors qu’entre 2015 et 2017, le dollar a changé et les sommes converties étaient toujours à la faveur du trésor public qui a perdu plus de 2,1 milliards dans lesdites opérations. Se focalisant sur l’ensemble de ces éléments constitutifs d’infractions à la loi pénale ainsi qu’aux procédures des marchés publics, le chef de file a donc dénoncé ces faits auprès de ses homologues à l’Assemblée nationale. Sur sa demande, il a été ainsi décidé de mettre en place une commission spéciale d’enquête chargée d’investiguer sur les cas soulevés.
Cette commission est composée de 15 membres répartis par groupe parlementaire : 5 pour le RPM, 3 pour APM, 2 pour Asma-CFP, 1 pour l’ADEMA-PASJ, 1 pour le renouveau et 1 pour les non-inscrits…. Notons que la durée normale prévue pour la commission est de 2 mois.
Mamadou Diarra
Source : Le Pays