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Assassinat Hariri: le procès s’ouvre à La Haye sur fond de violences au Liban

Le procès de quatre membres du Hezbollah accusés de l’assassinat en 2005 de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri s’ouvre jeudi à La Haye, en leur absence, dans une procédure dont les enjeux sont éclipsés par la guerre en Syrie et les violences qui secouent le pays du cèdre.

PORTARAIT GEANT ANCIEN PREMIER MINISTRE ASSAssine rafic hariri rue beyrouth

L’ancien Premier ministre avait péri le 14 février 2005 quand une camionnette piégée avait explosé sur le front de mer de Beyrouth alors que M. Hariri se rendait à son domicile à bord d’un véhicule blindé. L’explosion avait été équivalente à celle de 2,5 tonnes de TNT.

L’attentat contre le milliardaire avait ensuite mené au départ des troupes syriennes ayant maintenu le pays sous leur joug pendant près de 30 ans.

Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), créé en 2007 par le Conseil de sécurité des Nations unies pour juger les responsables, devra néanmoins composer avec l’absence de ses accusés, toujours en fuite malgré des mandats d’arrêts internationaux.

Selon l’accusation, Mustafa Badreddine, 52 ans, et Salim Ayyash, 50 ans, ont préparé et exécuté le plan ayant abouti à la mort de l’ancien Premier ministre et de 22 autres personnes, dont l’auteur de l’attentat. 226 personnes avaient également été blessées.

Deux autres hommes, Hussein Oneissi, 39 ans, et Assad Sabra, 37 ans, sont accusés d’avoir fait parvenir à la chaîne d’information Al-Jazeera une fausse cassette vidéo pour revendiquer le crime au nom d’un groupe fictif.

“Des preuves circonstancielles”

 

L’accusation, qui compte appeler huit témoins après sa déclaration liminaire jeudi et vendredi, entend prouver la culpabilité des accusés par ce qu’elle appelle des “preuves circonstancielles”, à savoir les communications entre plusieurs téléphones portables qui appartiendraient aux accusés.

L’inculpation d’un cinquième suspect, Habib Merhi, avait été annoncée le 10 octobre.

Entré en fonction en 2009 dans une banlieue cossue de La Haye, le TSL a longtemps été une véritable pomme de discorde au Liban.

Il était source de tensions entre le parti chiite Hezbollah, soutenu par Damas, et ses rivaux de la coalition dite du 14-Mars, pro-occidentale et lancée en réaction à l’assassinat du sunnite Hariri.

La question du soutien au TSL avait même entraîné la chute du gouvernement de Saad Hariri, fils de Rafic, en janvier 2011. Celui-ci devrait être présent à Leidschendam jeudi.

Le Hezbollah estime que le TSL, premier tribunal pénal international pouvant juger des actes de terrorisme, est le fruit d’un complot “israélo-américain” visant à le détruire et a exclu la remise des quatre suspects au tribunal.

Mais les tensions au sujet du TSL ont été éclipsées, trois ans après le début de la guerre en Syrie voisine, par une série d’attentats. Ces violences vont continuer d’augmenter, exacerbées par la guerre, selon les experts.

Le Hezbollah a ouvertement pris parti pour le régime de Bachar al-Assad tandis que la coalition du 14-Mars est anti-syrienne.

Le clan Hariri a récemment assuré que les responsables de la mort de Rafic étaient également responsables de la mort de Mohammad Chatah, l’ancien ministre des Finances assassiné le 27 décembre 2013 et l’un des cerveaux de la coalition du 14-Mars.

Moins d’une semaine après l’assassinat de M. Chatah, quatre personnes sont également décédées dans un attentat dans les quartiers sud de Beyrouth, fief du puissant Hezbollah chiite.

© 2014 AFP

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