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Assassinat du maire d’Anderanboukane par l’Armée : il faut encore de la vigilance et de la sérénité sur le terrain !

Le 4 février 2019, le maire de la Commune d’Anderanboukane dans la Région de Ménaka, Hamad Ahmed, a été tué par des militaires maliennes. Cet incident s’est déroulé aux environs de 5 heures du matin, alors que le maire se rendait au camp de la MINUSMA où il devait prendre un vol de 6 heures pour Bamako.

C’est un détachement des militaires maliens stationnés à quelques encablures du camp MINUSMA qui a tiré sur le convoi à bord duquel se trouvaient le maire d’Anderanboukane, Hamad Ahmed, avec trois civils dont son frère, Ould Ideye, membre des autorités intérimaires et Yacine Ag Hamed Mossa, un frère de l’actuel ministre du Commerce et de la Concurrence, Alhassane Ag Hamad Mossa.

Le maire est tué sur le coup et les trois autres compagnons, grièvement blessés par balle, ont été transportés au Centre de Santé de Référence de Ménaka pour des soins appropriés. Selon Bajam Ag Hamatou, membre de la Commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale, (information rapportée par nos confrères de studio tamani) « la situation sécuritaire était tendue dans la région depuis une semaine à cause des menaces d’attaques terroristes sur le camp militaire.» Toutefois, il a estimé que les militaires maliens doivent associer la vigilance et la sérénité pour identifier les vrais ennemis.

Pour l’heure, les versions de cet incident sont diverses. Si certaines sources affirment que le véhicule du maire était en arrêt quand les rafales sont parties, d’autres, par contre, expliquent que le chauffeur avait refusé d’obtempérer. De même dans un communiqué officiel, en date du 4 février 2019, le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile  au nom de son homologue de la Défense et des Anciens Combattants a précisé : « Aux environs de 05 heures 20 minutes du matin à Ménaka, un véhicule suspect en direction du dispositif FAMa n’a pas obtempéré aux sommations. Ainsi, au regard de l’environnement sécuritaire marqué par des attaques kamikazes, les FAMa, en toute conséquence, ont ouvert le feu sur ledit véhicule. Malheureusement, c’est le maire d’Andéraboukane, monsieur Hamad Ahmed et trois autres personnes qui étaient à bord. Le maire fut mortellement atteint et les trois autres blessés. En cette malheureuse circonstance, le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants présente ses condoléances à la famille du disparu et souhaite prompt rétablissement aux blessés. Une enquête a été instruite pour élucider cette situation. Dans la foulée de cet incident, deux obus ont été lancés sur le camp de la Minusma à Ménaka, sans faire de victime. »

Il faut aussi rappeler qu’à Ménaka, il est interdit à tout véhicule de sortir avant six heures du matin. Hamad Ahmed était le maire l’intérimaire d’Andéraboukane, après l’assassinat du maire il y a trois ans par de présumés jihadistes. Ses actions en faveur de la paix et de la stabilité dans sa commune, située à environ 90 km de Ménaka, n’étaient plus à démontrer. Il était au centre de nombreuses rencontres intercommunautaires dans le cadre de la réconciliation nationale.

Pour l’instant, la seule explication que l’on peut donner suite à cet incident, c’est qu’il y a eu un manque de vigilance de part et d’autre. Les consignes de sécurité doivent être forcément respectées par les usagers afin de faciliter le travail des forces armées sur le terrain. Mais aussi, les militaires doivent être vigilants. Cela, pour pouvoir identifier les vrais ennemis des populations civiles.

Ousmane BALLO

Source : Ziré-hebdo

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