L’Assemblée générale de l’association Les Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les deux journalistes de RFI enlevés et assassinés en Mali en 2013, se tient samedi à Paris. L’occasion de réclamer des avancées concrètes de l’enquête.
Quatre ans et quatre mois se sont écoulés et l’enquête semble toujours au point mort. Le 3 mars a lieu à Paris la troisième assemblée générale de l’association Les Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, du nom des deux journalistes de RFI enlevés et tués à Kidal, au Mali, le 2 novembre 2013.
Peu avant l’ouverture de la réunion, Pierre-Yves Schneider, porte-parole de l’association a révélé à France 24 que pour la première fois, le juge français Herbaut avait pu se rendre à Bamako pour rencontrer ses homologues maliens, chargés de l’affaire.
“On espère que les parties civiles et les avocats qui vont s’exprimer aujourd’hui vont nous réveler des choses importantes sur les investigations menées”, explique Pierre-Yves Schneider. “Si la justice peut avancer, ce serait une bonne chose.”
Ghislaine Dupont, journaliste, et Claude Verlon, technicien de reportage, en mission à Kidal, avaient été enlevés et assassinés peu après par leurs ravisseurs.
Plus de quatre ans après les faits, aucun des auteurs présumés du rapt n’a été arrêté vivant et il n’y a aucune avancée concrète. “Quatre ans après, ce sont les mêmes questionnements et la même absence de réponse”, résumait le 2 novembre Christophe Boisbouvier, membre du bureau de l’association Les Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, et journaliste à RFI.
Des documents caviardés
En l’absence de documents déclassifiés clairs (ils sont complètement caviardés par respect du secret-défense), plusieurs hypothèses s’affrontent sur les motifs du rapt : un reportage diffusé en janvier 2017 sur France 2 évoquait une vengeance liée au non-versement d’une part de rançon lors de la libération des otages d’Arlit. Une théorie toutefois écartée par le juge Herbaut chargée de l’enquête.
Une autre hypothèse avancée est que le rapt aurait mal tourné et que les ravisseurs auraient exécuté les deux journalistes sans préméditation, suite à une panne de véhicule ou à la patrouille inattendue d’un hélicoptère.
Un des freins à l’enquête reste l’impossibilité pour la justice malienne et française d’enquêter sur le lieu du drame, à Kidal. La situation n’y est toujours pas normalisée. L’administration commence à faire son retour timidement dans la ville jusque-là tenue par des groupes armés.
France24