Paris a confirmé la mort, ce vendredi 11 juin, de Baye Ag Bakabo, le chef du commando qui avait enlevé nos confrères Ghislaine Dupont et Claude Verlon le 2 novembre 2013 à Kidal dans le nord du Mali.
L’information circulait depuis mercredi 9 juin mais n’avait alors rien d’officiel. Plusieurs membres de la famille de Baye Ag Bakabo avaient annoncé son décès sur les réseaux sociaux mais ni Barkhane, ni l’Élysée, contactés à ce moment-là, n’avaient confirmé.
Dans sa déclaration, la ministre des Armées Florence Parly précise que « le 5 juin dans la journée, la force Barkhane a détecté une attaque en préparation contre une emprise de l’ONU à Aguelhok dans le nord du Mali. Une opération de vive force a alors été lancée contre un groupe armé terroriste qui s’apprêtait à déclencher des tirs de mortier sur cette emprise occupée par le bataillon tchadien de la Minusma (ONU). Cette opération a conduit à la neutralisation de quatre terroristes. Parmi eux, a été identifié Baye Ag Bakabo, cadre terroriste considéré comme le responsable de l’enlèvement et de l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes de RFI, à Kidal le 2 novembre 2013. »
Selon nos informations, Baye Ag Bakabo aurait été tué vers la localité d’Aguelhok où il se trouvait depuis le début de la semaine. Avec sa katiba il s’apprêtait à attaquer le camp militaire des forces maliennes, c’est à ce moment-là que l’ordre a été donné par les Français de le neutraliser.
Les forces spéciales françaises impliquées
Ce sont les forces spéciales, toujours selon nos informations, qui sont intervenues alors que Bakabo et ses hommes commençaient à préparer leur attaque. Les Français ont fait usage de drones et ont envoyé des hommes au sol.
Baye Ag Bakabo était le chef présumé du commando qui a assassiné nos confrères. C’est lui qui conduisait le pick-up beige utilisé pour le rapt. Ses papiers d’identité ont été retrouvés à l’intérieur du véhicule.
Il était à la tête depuis quelques mois d’une katiba chargée d’éliminer toutes les personnes soupçonnées de collaborer avec la force française Barkhane. En septembre dernier en plein cœur de Kidal sa katiba avait notamment éliminé un important chef militaire du MNLA, Ahabi Ag Ahmayad.
Baye Ag Bakabo se montrait peu. Mais on sait qu’il évoluait entre la région de Kidal et le sud de l’Algérie près de Tinzaouten. Un de ses derniers signalements remonte à octobre. Il a été aperçu lors de la libération de 200 jihadistes en échange de celle des otages Sophie Pétronin et Soumaïla Cissé.
Sa capture était d’une importance capitale pour les familles de nos confrères. Son témoignage aurait pu lever les zones d’ombre qui pèsent encore sur cette affaire. Sur les quatre membres du commando, un seul serait encore en vie.
Dans un communiqué, la maison-mère de RFI, France Médias Monde « prend acte de cette information et attend que l’enquête judiciaire, toujours en cours, sur l’assassinat de ses deux reporters permette d’éclaircir totalement les circonstances du drame, et aboutisse à l’arrestation de l’ensemble des membres du commando restants et de leurs complices éventuels afin qu’ils soient jugés. »
Source : RFI